Un casting solide, une promesse d’action déchaînée, une ambiance moite et poisseuse… mais au final, un goût de déjà-vu. J’ai regardé Ravage (ou Havoc en VO) dès sa sortie sur Netflix, avec l’espoir de retrouver le souffle et la précision millimétrée de The Raid. Spoiler : je n’ai pas été convaincue. Et pourtant, sur le papier, tout y était.

Une promesse de chaos urbain
Tom Hardy joue Walker, un flic paumé, corrompu mais vaguement repenti, chargé de retrouver le fils d’un politicien influent (Forest Whitaker) empêtré dans un deal foireux avec des triades. Autour de lui : une flic idéaliste (Jessie Mei Li), un collègue pourri jusqu’à l’os (Timothy Olyphant), des mafieux en embuscade, et une ville sans nom trempée sous une pluie permanente, digne d’un GTA sous acide.
Le décor est planté, les enjeux posés, le film démarre… lentement. Il faut attendre 45 bonnes minutes avant que la violence prenne vraiment le dessus. Et quand elle explose enfin, elle ne m’a jamais totalement embarqué.

Trop de baston, pas assez d’âme
Oui, Ravage est violent. Très. C’est même sa marque de fabrique : des têtes qui explosent, volent, des fusillades interminables, des cabanes qui éclatent sous les balles. On sent que Gareth Evans veut renouer avec sa signature : du chaos chorégraphié à l’extrême. Sauf que cette fois, la magie n’opère pas sur moi.
Les combats sont souvent illisibles, enchaînés sans vraie montée en tension, et manquent cruellement de lisibilité ou d’inventivité. Rien à voir avec la précision chirurgicale et la créativité folle de The Raid. Ici, on a surtout l’impression de voir Tom Hardy foncer dans le tas, encore et encore, jusqu’à épuisement. Ça cogne fort, mais sans impact émotionnel.

Un film qui tourne un peu à vide
Côté narration, c’est très classique. Une sorte de quête de rédemption en mode “dernier coup avant la retraite”, avec une galerie de personnages archétypaux, des flics ripoux, une triade vengeresse, des héritiers merdiques, une course contre la montre. Rien de honteux, mais rien de très marquant non plus.
Le duo de jeunes en cavale, censé apporter un peu d’humanité, ne m’a pas touché. Leurs enjeux restent flous, leurs décisions parfois absurdes. Quant aux rares moments d’émotion (la fille de Walker, les regrets murmurés entre deux bastons), ils sont vite noyés sous les balles.

Mon verdict ?
Ravage n’est pas un ratage total. Il y a deux ou trois scènes qui envoient du lourd, notamment dans la boîte de nuit ou le final en forêt. La réalisation reste solide, le casting convaincant. Mais dans l’ensemble, je suis resté à distance. Le film veut impressionner par sa brutalité, mais oublie de raconter quelque chose de vraiment fort derrière. Et dans le genre “action cradingue“, Gareth Evans nous avait déjà prouvé qu’il savait faire beaucoup mieux.
À voir si vous êtes en manque de défouloir ultra-violent. Mais si vous cherchez un vrai bon film d’action, (re)matez The Raid à la place.