Après “Crazy“, nous avons pu découvrir le nouveau spectacle de Claudia Tagbo à l’Olympia: Lucky. Un deuxième spectacle complètement différent du premier, qui marque une grande progression de l’artiste vers un autre genre d’humour.

Comme on vous l’annonçait ici, Claudia Tagbo remonte en effet sur scène avec un nouveau spectacle à la façon d’un Madame Foresti : plus mâture, plus posé, plus engagé et plus féministe. Il n’aura en effet fallu à Claudia Tagbo qu’un spectacle pour arriver à cet envie (ce besoin ?) d’utiliser l’humour pour faire passer un message fort, ici sur la tolérance en grande partie.

Claudia Tagbo surprend

Qu’on se le dise, les amateurs de “Vendredi tout est permis” risquent d’être déçus s’ils n’attendent de Lucky que des sketchs qui s’enchaînent sans vraiment de fond mais pour attendre une blague toutes les 30 secondes… Car Lucky prend son temps. Démarrant par un poème d’ailleurs, avec une mise en scène très théâtrale, Claudia Tagbo surprend et nous emporte dans sa bulle de culture.

Et même si on retrouve dans ce spectacle les thèmes qui lui sont chers comme sa double culture (France et Afrique) ou bien ses formes généreuses, Claudia Tagbo s’attaque cette fois-ci aux bobos ou aux diktats de la féminité. Et ça fait mouche. Elle n’en oublie pas les flexitariens et les intolérants au gluten mais si tout cela peut paraître un peu décousu, l’ensemble du show porte finalement un seul et même message : la tolérance.

Tolérance et maturité

La tolérance envers les différentes origines bien-sûr, la tolérance envers les hommes et les femmes à travers quelques histoires d’ex savoureuses, mais aussi la tolérance envers nous-mêmes. Et oui, Claudia Tagbo rappelle qu’on ne peut pas aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même, organisant ainsi une fausse thérapie de groupe qui mine de rien nous touche car durant le spectacle on est forcé de crier au monde que l’on s’aime, et que l’on a de la chance de mener la vie qu’on aime. Et même si ça peut perturber, ça fait quand même un bien fou de le rappeler et de se le rappeler. Un message fort et mâture, celui d’une femme forte, indépendante, aimante et intelligente.

Cette maturité se ressent d’ailleurs dans la mise en scène également, très simple, puisqu’il y a juste un fauteuil et une petite lumière. Mais surtout, Claudia Tagbo n’est plus seule sur scène. Accompagnée d’un musicien-chanteur, qui participe également aux blagues, Claudia créé un dialogue musical, un voyage sonore dans son univers multiculturel. Oui parfois, ça nous rappelle Arte le soir tard, elle en rigole d’ailleurs, mais c’est ainsi que Claudia Tagbo se dévoile le plus devant nous. Simple, artistique, poétique, Lucky se rapproche presque d’une pièce de théâtre.

Bien entendu, en dehors de ces numéros musicaux et sensoriels, Claudia Tagbo n’en oublie pas le stand up, parler de situations qu’on connait tous, interagir avec la salle pour improviser et bien-sûr, nous faire rire ! En bref, un spectacle à voir et à partager avec ses proches sans modération. Et en prime, un spectacle qui fait réfléchir ! Bravo Claudia !

Un bémol ?

Seul bémol dans tout ça selon moi : la première partie du spectacle, pas du tout à la hauteur et bien pire encore. Déjà, choisir une chanteuse avant un spectacle humoristique est un pari risqué car ce n’est pas ce que l’on attend. Mais lancer sur la scène de l’Olympia une jeune femme qui a l’air certes sympathique mais qui chante faux, sur une boite à rythme digne du pire des années 90, c’est suicidaire.

Résultat, après avoir ri en pensant que c’était un sketch, le public s’est mis à siffler cette jeune fille dont je tairais le nom car elle a déjà bien assez été humilié durant 4 longues chansons… Pas idéal pour mettre un public dans les bonnes conditions et on attendait clairement mieux pour des dates exceptionnelles à L’Olympia…

Mais pour voir Claudia Tagbo sur scène en tournée dans toute la France avec Lucky, c’est par ici !

Author

Grande enfant qui donne son avis sur les films et les séries sur WAG. Et sur cine-nerd.fr . Et aussi sur welovecinema.fr ... Aime les acteurs et les expose sur ses avatars Twitter (@AnaBerno). Véritable pipelette à tendance bisounours, je suis pourtant Bretonne, donc mangeuse de crêpe têtue. Ce que je préfère sinon, c’est découvrir de nouveaux endroits à visiter et des nouveaux bars à tester entre amis.

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