Près de dix ans après le phénomène Zootopie, Disney revient avec Zootopie 2, une suite très attendue et pleine de promesses. Si l’on pouvait craindre un retour opportuniste, ce deuxième volet s’impose finalement comme une aventure drôle, généreuse et étonnamment engagée, prouvant que Disney n’a pas totalement perdu son sens de la narration (et on espère que ça perdurera).
J’ai découvert le film en avant-première au Forum des Images avec le Club Allociné, en présence de Marie-Eugénie Maréchal, la double française de Judy Hopps.
Synopsis : Judy et Nick face à une nouvelle affaire explosive
Devenus partenaires au sein de la police de Zootopie, Judy Hopps et Nick Wilde enchaînent les petites missions et peinent à retrouver la gloire de leur première enquête. Après un fiasco retentissant, le duo se retrouve envoyé en thérapie de partenaires, censée apaiser leurs tensions croissantes.
Mais les choses dérapent quand ils croisent la route de Gary De’Snake, un serpent en fuite porteur d’un journal volé à l’influente famille Lynxley. Très vite, Judy découvre que cette affaire touche au passé de Zootopie et à l’exclusion systémique des reptiles de la ville. En décidant d’aider Gary, la lapine entraîne Nick dans une enquête qui va remettre en cause leur amitié, leurs certitudes et l’histoire officielle de la cité.
Un duo Judy/Nick toujours irrésistible
Le cœur de cette franchise reste bien sûr la relation entre Judy Hopps et Nick Wilde. Leur complicité fonctionne immédiatement, et ce deuxième film prend le temps d’explorer les fragilités d’un partenariat qui n’est pas aussi simple qu’il en a l’air. On le rappelle, c’est un lapin et un renard.
Leur dynamique s’affine à travers une thématique rare dans un Disney : la santé mentale ! C’est abordé avec humour, mais aussi avec sincérité, ajoutant une dimension émotionnelle bienvenue. Judy et Nick sont toujours aussi attachants, toujours aussi drôles, et leur duo reste l’un des plus réussis du studio ces dernières années.
Un film familial qui ose parler d’inclusion et d’exclusion
Comme son prédécesseur, Zootopie 2 ne se contente pas d’être un buddy movie animalier charmant. Le film développe un message fort sur l’inclusion, en se concentrant cette fois sur les reptiles, exclus de la ville pour des raisons prétendument historiques.
À travers ce prisme, le film aborde de manière simple et accessible les mécanismes d’exclusion collective, les préjugés hérités, la façon dont certains fabriquent leurs boucs émissaires, les abus de pouvoir des élites, mais aussi tout ce qui touche au vivre-ensemble et à la nécessité de dépasser nos différences.
Le tout reste parfaitement lisible pour les enfants sans jamais céder au didactisme. C’est une belle réussite, notamment à une époque où ces sujets résonnent fortement dans la société. J’ai pensé fortement à l’écho que cela fait au génocide palestinien une bonne partie du film.
Un univers toujours aussi inventif et généreux
Visuellement, le film est superbe. L’animation regorge de détails et chaque biome bénéficie d’un soin incroyable. Les artistes se font plaisir, et ça se voit.
Le film regorge de décors superbes, pleins de vie et de petits personnages qui s’agitent en arrière-plan, de gags visuels bien sentis, de trouvailles animalières vraiment malignes, de clins d’œil cinéphiles disséminés un peu partout… sans oublier ces fourrures toujours aussi bluffantes, qui restent l’une des signatures de Zootopie.
On pardonnera volontiers un ou deux passages un peu forcés, comme la séquence musicale avec Gazelle (Shakira), qui n’apporte pas grand-chose à l’ensemble. D’ailleurs la chanson reste en anglais et on se la tape 2 fois dans le film. On dirait une pâle copie du titre du premier film.
Gary le serpent, nouvelle star en puissance
Parmi les nouveaux personnages, Gary le serpent s’impose rapidement comme un élément central du film. Rafraîchissant, drôle et très bien animé, il apporte une vraie nouveauté dans la dynamique du duo principal.
Même si son développement aurait mérité quelques scènes supplémentaires, son rôle reste efficace et déclenche un réel attachement.
De même pour le castor, j’ai vite adhéré ! Même si le côté conspirationniste au départ m’a fait un peu tiquer.
Une intrigue parfois prévisible, mais un vrai plaisir de cinéma
Zootopie 2 cherche à montrer l’ensemble de ses biomes et multiplie les allers-retours pour explorer son univers. Cela crée parfois une narration un peu attendue, mais jamais ennuyeuse. La fin est peut-être prévisible, mais le voyage reste enthousiasmant.
Zootopie 2 est une suite solide, aussi divertissante que touchante. Elle ne re-invente pas tout, mais elle renoue avec le plaisir simple d’un grand film d’animation familial, porté par l’un des meilleurs duos de Disney.
Une œuvre pleine de cœur, de rythme et de bonnes idées, qui rappelle que la franchise a encore beaucoup à offrir. Et honnêtement, on espère déjà un troisième volet.
Restez jusqu’à la fin, il y a une petite scène bonus !
