Il y a des séries qui vous attrapent, qui vous retournent, qui vous transpercent le cœur. Empathie, disponible sur Canal+, fait partie de celles-là. J’ai eu un vrai coup de cœur, de ceux qui laissent des traces et donnent envie d’en parler à tous. À chaque épisode, je suis ressortie le cœur serré, les yeux embués, mais avec cette impression d’avoir assisté à quelque chose de profondément humain et empathique (c’est dans le titre).

Une rencontre inattendue
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en lançant Empathie. Je savais qu’il s’agissait d’une série québécoise de Florence Longpré, que j’avais adoré sur “M’entends-tu?” (dispo sur Netflix) sur le milieu psychiatrique. Mais je n’avais pas anticipé la claque émotionnelle qui allait suivre. Dès le premier épisode, j’ai senti que cette série ne ressemblerait pas aux autres.
On y suit Suzanne Bien-Aimé, psychiatre abîmée par la vie, interprétée par Florence Longpré (qui est aussi l’autrice de la série). Elle fait son premier jour à l’Institut Mont-Royal, un établissement où elle croise des patients brisés, et des collègues tout aussi fragiles qu’elle. Elle fait équipe avec Mortimer, un agent de sécurité joué par Thomas Ngijol, qui surprend par un rôle bien différent de ce qu’on lui connaît (et merci).
Et très vite, on comprend que la série n’est pas là pour nous vendre de belles histoires toutes faites. Chaque personnage est fissuré, chaque trajectoire est douloureuse, mais dans ces fêlures se cache une sympathie qui touche en plein cœur.

Entre rires et larmes, une justesse rare
Ce qui m’a bouleversée dans Empathie, c’est son équilibre fragile entre drame et tendresse. On parle d’addictions, de violence, de traumatismes, de solitude. Rien n’est édulcoré, et pourtant, la série réussit à ne jamais être écrasante. Parce qu’elle laisse aussi la place à des moments d’humour inattendus, à des dialogues qui font sourire au détour d’une scène.
J’ai été frappée par la sincérité de chaque personnage. Ils ne sont jamais réduits à leur maladie ou à leurs actes. On nous les montre dans toute leur complexité. Et c’est impossible de ne pas s’y attacher. J’ai ressenti une compassion immense pour eux, une tendresse que je ne m’attendais pas à éprouver devant une fiction.

Des personnages inoubliables
Impossible de ne pas parler de Jacques Dallaire, interprété par Benoît Brière. Un patient perdu, fragile, bouleversant. Dès sa première apparition, il m’a fait pleurer. Il a cette façon d’être à la fois enfantin et désarmant qui m’a déchiré le cœur. Beaucoup de poésie dans les traumatismes, et la série est accompagnée par des danseurs de ballet qui viennent illustrer ces scènes importantes (celle avec Valérie, incarnée par Justine Prévost OMG).
Florence Longpré, dans le rôle principal, est impressionnante. Elle incarne Suzanne avec une intensité folle. Elle est imparfaite, parfois agaçante, parfois drôle, mais toujours terriblement humaine. J’ai adoré cette façon qu’elle a de montrer ses failles, de ne jamais chercher à lisser son personnage. Et à ses côtés, Thomas Ngijol est une révélation. Lui que je connaissais surtout pour ses comédies est ici d’une justesse incroyable. Leur duo m’a émue, fait sourire, et parfois redonné un peu d’espoir dans les moments les plus sombres.

Une série qui touche au vrai
Empathie ne se contente pas de raconter des histoires. Elle ose parler de la santé mentale avec une sincérité brute. On sent que la série est nourrie par une expérience personnelle, par des rencontres réelles, par un vécu qui dépasse la simple fiction. Et c’est ce qui la rend aussi forte.
À travers ces dix épisodes, j’ai eu le sentiment de me voir moi aussi confrontée à mes propres fragilités. La série m’a rappelé que derrière chaque visage se cache une histoire, souvent plus douloureuse qu’on ne l’imagine. Elle m’a obligée à ralentir, à écouter, à ressentir.
La confrontation entre Émilien et Suzanne est exceptionnelle pour ça. Elle montre à quel point le dialogue est important et que derrière le “connard” de service, y a une faille qui a juste besoin d’empathie et de l’accepter.

Mon avis, le cœur sur la table
Je ne vais pas tourner autour du pot : j’ai adoré cette série. Elle m’a bouleversée, elle m’a fait pleurer, mais elle m’a aussi fait rire et, surtout, elle m’a donné envie de regarder les gens différemment. Rarement une série a porté aussi bien son titre. Empathie. Parce que c’est exactement ce qu’elle demande au spectateur : faire preuve d’empathie, accepter les failles des autres, et les siennes aussi.
Il y a peu de séries qui parviennent à être aussi justes, aussi sensibles, aussi humaines. Empathie en fait partie. Et si vous ne devez en voir qu’une seule en cette rentrée, c’est bien celle-là.
2 Comments
Bonjour, avez vous remarqué l’énorme incohérence qui se trouve dans cette série. Elle tombe enceinte alors qu’elle a eu ses règles le lendemain de son rapport avec un homme…
Il y a des femmes qui ont leur règles pendant toute la grossesse :)
(surtout en cas de déni)