11 ans après Les Chansons d’amour, Christophe Honoré est de retour en compétition avec Plaire, aimer et courir vite. La bande annonce nous avait promis de bien jolies choses, les deux heures et quelque du film ne nous auront pas déçues.

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Copyright Jean-Louis Fernandez / LFP- Les Films Pelléas – Gaumont – France 3

Le film raconte l’histoire de Jacques et Arthur qui vont se rencontrer, se plaire au premier regard et essayer de s’aimer. Essayer oui car les deux hommes n’ont pas la même vie ni le même âge, ils n’habitent pas la même ville, n’ont pas les mêmes envies mais surtout l’un tente de repousser la mort alors que l’autre joue avec la vie. Cette opposition constante est incarnée à la perfection par deux merveilleux acteurs : Pierre Deladonchamps irrésistible en quadra censé et Vincent Lacoste qui confirme sa place de choix dans le cinéma français depuis Victoria.

Si on connaissait Honoré joueur et mélancolique, on le découvre ici plus sobre. Ses personnages ne jouant plus le jeu du Je t’aime moi non plus. Quand il forçait le trait sur des sujets de vie (qu’on adorait soit dit en passant) il est ici tout en sensibilité et délicatesse. Tellement qu’on aurait l’impression qu’Honoré a perdu son don pour émouvoir. Seulement dans un grand tour d’illusionniste et après nous avoir fait vivre les amours romanesques de Jacques et Arthur avec une distance réelle, le voici qu’il nous brise le cœur en une séquence finale tragique. Et si on pensait se ficher éperdument de cette histoire nous voici les jambes tremblantes à prier pour qu’Honoré ne nous laisse pas comme ça. On ne comprend alors pas bien ce qui vient de se passer. Comment une amourette dont on ne voit finalement pas grand chose peut nous laisser aussi orphelins. 

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Copyright Jean-Louis Fernandez / LFP- Les Films Pelléas – Gaumont – France 3

Puis on y repense et on se dit que les dialogues, l’interprétation du trio d’acteurs (oui car il ne faudrait pas oublier le formidable Denys Podalydes) la BO, le bleu omniprésent, les corps qui se rapprochent… y sont pour beaucoup.

Si on ne parie pas sur une présence au palmarès, Plaire Aimer et courir vite aura réconcilié (on l’espère) le grand public avec Christophe Honoré et nous prouve que Vincent Lacoste peut très bien faire oublier Louis Garrel. Et rien que pour ça c’est un petit miracle !

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