Plus difficile réveil du festival. Après 3 petites heures de sommeil, il est compliqué de sortir du lit. N’écoutant que mon courage et crevant d’envie de retrouver James Gray, je bois 1 litre d’eau, enfile un jean et file au palais. Bien contente d’avoir mon ticket en main, je plains les nombreux mendiants du jour qui sont déjà aux abords des célèbres marches rouges. L’excitation augmente à mesure que l’heure passe. The Immigrant étant pour sûr, le film que j’attends le plus lors de ce 66ème Festival de Cannes.

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Accueilli un peu froidement par la presse, je ne comprends pas trop la déception de certains. The Immigrant, bien que très éloigné des précédents films de Gray, est un très beau film. Classe, sobre, épuré et pourtant enchanteur, cette histoire d’immigrée polonaise à NY m’aura beaucoup touchée. L’immigrante, c’est Marion Cotillard (qui prouve une nouvelle fois que, quand elle est bien dirigée, est une actrice formidable) qui débarque dans la grande ville sans un sou et va se laisser approcher par Bruno (épatant Joaquin Phoenix), un souteneur sans scrupules. Désespérée et prête à tout pour retrouver sa soeur, Ewa va tomber dans la prostitution alors qu’elle est tiraillée entre l’affection de Bruno et un nouvel amour naissant. Dans ce drame sombre, James Gray nous parle d’amour, de famille, de sacrifices et du sentiment de reconnaissance. Visuellement magnifique, on plonge dans cet enfer qu’on sait déjà sans retour possible. Je suis hypnotisée, fascinée par l’aisance de Gray à transcender des histoires pourtant presque ordinaires. L’utilisation du thème de Tree Of Life m’aura donné de sacrés frissons.

Réjouie par mes retrouvailles avec James Gray, je me faufile au troisième étage pour la conférence de presse. Observant le photocall sur la télévision du palais, je constate avec tristesse l’absence de Joaquin Phoenix… Même si celle-ci est pas franchement surprenante, je suis déçue. Ma déception sera rattrapée par l’arrivée de James Gray accompagné de Marion Cotillard et Jeremy Renner. Pas grand monde autour de moi, je peux tendre mon DVD de La Nuit nous appartient. Timide et discret, James Gray finira par faire un détour pour me le signer. Heureuse, je rentre me coucher. De toute façon, je viens de rater Michael Kohlhaas et les sélections parallèles ne me passionnent pas.

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Après avoir écrit mes articles en retard (décidément c’est une manie…), je passe l’après midi sur la Croisette. Je croise plusieurs “grandes” personnalités dont un des frères Bogdanoff (ne me demandez pas lequel hein) et Fabien et Tarik de Pekin Express. Pour ce soir, je fais l’impasse sur les films et commence à planifier ma soirée. Le rendez-vous est pris à la Plage Chivas. Comme la veille, nous dansons jusqu’à la fermeture. Le vent se lève alors quand nous regagnons nos pénates. La nuit va être courte pour changer.

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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