Je vais être honnête : j’ai lancé My Oxford Year en pensant passer une soirée légère, façon Emily in Paris mais version tweed et bibliothèque. Un campus chic, un accent british charmant, des citations de poètes morts et un flirt au goût de thé et de scones.
Et pendant une demi-heure, j’y ai cru. Avant que le film ne change de registre… et tente de me faire pleurer dans mon mug. Sans succès.

Une rom-com (presque) comme les autres
On y suit Anna, une Américaine brillante, fille d’immigrés, qui met en pause un job en or chez Goldman Sachs pour passer un an à étudier la poésie victorienne à Oxford. Ambiance vie rêvée d’expat’, checklist à cocher avant le destin de la grosse boîte. Sauf qu’à peine arrivée, elle se fait éclabousser par une Jaguar (la voiture, pas l’animal) conduite par un inconnu arrogant. Spoiler : il s’appelle Jamie, il est professeur, il est charmant, et évidemment, ils vont tomber amoureux.
Le décor est planté : petits déjeuners dans des pubs, karaoké en duo, slow burn à base de citations de Byron et regards langoureux au coin d’une sublime bibliothèque. On a déjà vu tout ça, mais ça fonctionne. En partie grâce à Sofia Carson, qui donne à Anna une énergie volontaire et sincère, et à Corey Mylchreest (aka le roi George dans Queen Charlotte), qui se glisse sans effort dans le rôle du beau gosse tourmenté.

L’oxfordian fantasy tourne au mélodrame
Et puis, le film change de ton. De rom-com sucrée, on glisse vers le drame romantique façon Nos étoiles contraires. Je n’en dis pas trop (même si Netflix spoile lui-même le twist dans la description du film), mais disons qu’on bascule dans le champ lexical des mots comme “destin”, “choix déchirant” et “tragédie”.
Et là, problème : ça ne suit pas. On aurait aimé être bouleversé·e, mais l’émotion reste en surface. L’histoire veut nous faire pleurer, mais sans vraiment s’engager. Le drame est là, mais les personnages restent beaux, drapés dans leur chagrin esthétiquement léché, sans jamais nous emmener au fond du gouffre avec eux.
Je n’ai pas chialé alors que je n’attendais que ça !

Un film qui manque d’épaisseur
Ce n’est pas que My Oxford Year soit un mauvais film. C’est juste qu’il passe à côté de ce qu’il pourrait être. Plutôt que d’explorer le vrai dilemme d’Anna (choisir sa carrière ou l’amour, écouter ses parents ou son cœur, rester ou repartir), le récit se focalise sur Jamie et ses secrets, reléguant notre héroïne au rôle de compagne dévouée. Dommage pour une histoire qui semblait vouloir célébrer l’émancipation féminine et la liberté de choix.
Et que dire de l’environnement british idéalisé à l’extrême ? Oxford y devient un décor de carte postale, peuplé de clichés : le gay drôle et stylé, la copine douce et oubliée, la rivale rousse et jalouse. On sourit, parfois, mais sans jamais vraiment y croire. Pourtant, le charme d’Oxford, son côté féérique, romantique et rempli de bouquins auraient vraiment pu faire quelque chose de splendide.

Alors, on regarde ou pas ?
Si tu cherches un film à regarder un dimanche soir, sous un plaid, avec un verre de vin et zéro envie de réfléchir, My Oxford Year fera le job. C’est mignon, ça se laisse regarder, et ça te rappellera peut-être tes rêves de vie à l’étranger ou de romance à base de poésie anglaise.
Mais si tu espérais une grande histoire d’amour pleine de souffle et de larmes, prépare-toi à rester un peu sur ta faim. Le film veut trop en faire, mais sans jamais aller jusqu’au bout de ses idées. Il coche beaucoup de cases, mais en oublie l’émotion.
Moi ? Je l’ai regardé jusqu’au bout, j’ai soupiré, j’ai été charmée par Oxford… et puis j’ai lancé un autre film juste après, pour vraiment ressentir quelque chose (je vous en reparle plus tard).