Il y a des jeux qu’on attend, qu’on suit de près, qu’on planifie. Et puis il y a ceux qu’on découvre presque par accident… et qui vous happent complètement. Pour moi, Death Stranding 2, c’était clairement le deuxième cas.
Je n’avais jamais touché à un jeu de Kojima. Je n’ai même pas joué au premier Death Stranding, je l’avais juste regardé, fascinée, pendant que mon compagnon y passait des heures. Et là, j’ai eu envie d’essayer. Curiosité, intuition… et peut-être un besoin d’évasion un peu différent.
Résultat : j’ai construit des kilomètres de routes, affronté des créatures visqueuses la gorge nouée, pleuré devant certains dialogues et certaines musiques, et vécu une expérience de jeu comme j’en ai rarement connue.

Une prise en main intuitive, même sans bagage Kojima
J’avais un peu peur, je l’avoue. De me sentir larguée, de ne pas comprendre l’univers, de ne pas accrocher au gameplay. Et puis finalement, tout s’est mis en place naturellement. Le jeu propose un résumé du premier épisode, et surtout, il prend le temps de te laisser entrer dans son monde. Le premier chapitre est un bon rappel des faits, une remise en situation très clair avec une Fragile qui repose le contexte autour de Sam Porter, Lou et le Death Stranding.
On progresse doucement mais sûrement. On apprend à gérer son matériel, à lire les cartes, à anticiper les risques et très vite, ça devient presque méditatif, la musique se lance et on est en transe… Jusqu’à ce qu’un échoué surgisse et vienne tout bouleverser. (team flipette)
Ce qui m’a bluffée, c’est la liberté offerte. Tu peux privilégier la discrétion, la construction, le combat, l’exploration… et rien ne t’est imposé. J’ai personnellement passé des heures à construire des routes pour faciliter les trajets, et ce sentiment de participer à quelque chose de plus grand, un réseau, une solidarité silencieuse entre joueurs et joueuses, m’a beaucoup touchée. Relancer le jeu le lendemain et voir que sa route s’est prolongée <3

Un univers dense, étrange, mais profondément humain
Je ne vais pas te mentir : Death Stranding 2 est un jeu singulier. Parfois absurde (pizza, loutre…), souvent poétique, parfois déroutant mais toujours cohérent dans son approche. On traverse des paysages magnifiques, on affronte des conditions extrêmes, on découvre des personnages étonnants. Et surtout, on suit une histoire qui parle de lien, de mémoire, de transmission.
C’est un jeu qui ose. Qui parle de deuil, d’héritage, de corps, de solitude, de technologie omniprésente. Qui pose des questions sans toujours y répondre, mais qui ne cherche jamais à être cynique ou creux. Il y a un vrai propos derrière tout ça, et ça fait du bien.
Et puis il y a la musique, celle de Woodkid et des autres (Chvrches, Low Roar, GRIMM GRIMM,…). Subtile, puissante, toujours à propos. Elle accompagne chaque moment-clé avec une précision émotionnelle remarquable. Certaines séquences musicales m’ont sincèrement bouleversée et je continue d’écouter certains morceaux, bien après avoir éteint la console.

Ce que j’ai retenu de cette expérience
Les points forts :
- Une liberté de jeu réelle, respectueuse de ton rythme et de ton style.
- Une narration ambitieuse, intime et politique à la fois.
- Une direction artistique somptueuse, à la fois visuelle et sonore.
- Une sensation de “jeu collectif” grâce aux infrastructures partagées.
- Des personnages féminins forts, ce qui est appréciable.
Quelques réserves :
- Le début du jeu peut sembler lent, surtout quand on ne connaît pas l’univers.
- L’interface reste un peu lourde à manier, notamment pour la gestion de l’inventaire.

Verdict
J’ai lancé Death Stranding 2 un peu sur un coup de tête, j’avais envie de vivre autre chose que Balatro ou Vampire Survivors. Je n’avais pas de repères, pas de nostalgie du premier, aucune fidélité à Kojima. Et pourtant, ce jeu m’a profondément marquée.
C’est une œuvre qui bouscule, qui questionne, qui touche. Un grand jeu d’auteur, mais accessible. Un voyage sensoriel, parfois absurde, souvent sublime. Et une vraie réussite, à mes yeux, pour toutes celles et ceux qui cherchent dans le jeu vidéo autre chose qu’un simple moment d’évasion.
Si toi aussi, tu cherches une expérience qui sort du cadre, fonce. Tu pourrais bien y trouver plus que tu ne pensais.





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