Je ne m’y attendais pas du tout. Franchement. Moi qui ne suis ni fan des films de baston, ni grand connaisseur de cinéma asiatique, The Raid m’a mis une baffe. Une bonne grosse claque dans la tronche, comme le film en distribue à chaque plan.
Imaginez un immeuble de 15 étages, infesté de criminels, de junkies et de tueurs prêts à tout. Un baron de la drogue au dernier étage, des flics qui doivent monter jusqu’à lui. Et entre les deux ? Le chaos. La guerre. La rage.
Synopsis : le baron de la drogue local Tama Riyandi vit reclus dans un immeuble d’une vingtaine d’étages. Ce dernier s’érige au coeur de Jakarta où il offre refuge aux voleurs, tueurs et dealers qui versent un loyer au responsable des lieux. Devenu zone interdite pour la police depuis bien trop longtemps, l’immeuble est vide de tout uniforme jusqu’à ce matin. L’ordre est donné, une unité complète va rentrer de force dans le bâtiment en éliminant les gardes et guetteurs. Tout se passe bien jusqu’au 6ème étage, quand Riyandi décide de couper la lumière, fermer les issues, mettre en place les sniper et appeler les résidents pour nettoyer tout ça.. Action.
Casting : Iko Uwais, Doni Alamsyah, Yayan Ruhian, Ray Sahetapy, Joe Taslim
Une mécanique de tension implacable
Réalisé par Gareth Evans, un Gallois installé en Indonésie (oui, c’est déjà improbable), The Raid démarre comme une opération policière bien ficelée, puis vire rapidement au cauchemar urbain. C’est un huis clos vertical, tendu à l’extrême, où chaque étage franchi est une étape de survie. Pas de pause. Pas de temps mort. Pas de pitié.
Et au milieu de ça : Iko Uwais, incroyable révélation, cascadeur, acteur et expert en Silat, un art martial indonésien à la fois fluide, brutal et hyper chorégraphié. Son personnage, Rama, n’a rien d’un super-héros. C’est un jeune flic, droit, humain, qui saigne, encaisse, et se relève. C’est ça qui marche : la douleur est réaliste, les combats ont un poids. On les sent. On les vit.
100 minutes de sueur, d’adrénaline et d’explosions de phalanges
Soyons clairs : le scénario n’invente rien. Mais il est efficace. Très. Et surtout, il laisse toute la place à ce que le film a de meilleur : son action. J’ai rarement vu une mise en scène aussi tendue, aussi précise, aussi organique. Tout est chorégraphié avec une lisibilité parfaite, un sens du rythme impressionnant, une économie de moyens bluffante.
C’est sale, nerveux, filmé au plus près. L’immeuble devient un personnage à part entière : crasseux, étouffant, presque vivant. On a l’impression d’y être enfermé avec eux. Et on s’accroche à notre siège en espérant, nous aussi, sortir vivants.
Un film d’action comme on en voit rarement
C’est peut-être là le plus fou : The Raid ne cherche pas à faire “le malin”. Il n’en fait pas des tonnes. Pas de punchlines à la con. Pas d’humour forcé. Pas de ralentis stylisés à tout bout de champ. Juste de l’action à l’état brut, maîtrisée de bout en bout, avec une sincérité qui fait vraiment du bien.
Et malgré ça – ou grâce à ça – The Raid devient carrément stylé. Pas de poseurs ici, que des combattants qui se battent pour survivre, avec les poings, les pieds, les couteaux, les murs, tout ce qui traîne. Mention spéciale au combat final, d’une brutalité sèche et d’un équilibre parfait. Pas un plan de trop.
Verdict ?
The Raid est un uppercut. Un film d’action qui ne triche pas. Qui n’enrobe pas. Qui ne s’excuse pas d’être ce qu’il est : un concentré d’énergie, de tension, de style. Et même si on n’est pas un fan absolu de films de castagne, on sort de là avec l’impression d’avoir vécu quelque chose de fort. De rare.
C’est viscéral, c’est inventif, c’est percutant. Et c’est probablement le meilleur film d’action que j’ai vu depuis des années.
Ma note : 9/10 – à voir absolument, même si vous pensiez ne pas aimer ce genre.
