Franchement, je ne m’attendais pas à ça. Thunderbolts* faisait un peu figure de parent pauvre du MCU, un projet qu’on croyait presque abandonné en route, sans grande attente, sans grand battage. Et pourtant, je suis sortie de la séance agréablement surprise. Est-ce que c’est le film de l’année ? Non. Mais est-ce qu’il m’a touchée, parfois émue, souvent divertie ? Oui. Et c’est déjà pas mal, surtout pour un Marvel post-Endgame.

Une équipe de paumés, entre burn-out et bonne volonté

Dès les premières scènes, j’ai senti que le film tentait autre chose. Un peu plus de gravité, un peu plus d’humanité. On suit Yelena (Florence Pugh, toujours impeccable) en mode déprime existentielle, marquée par ses années de missions noires et la perte de sa sœur Natasha. Elle traîne sa mélancolie avec un mélange de détresse et de cynisme, et franchement, ça fonctionne. On sent que le film a envie de parler de santé mentale, de trauma, d’identité.

Et ce n’est pas juste un effet d’annonce : Bob alias le Sentry (interprété par Lewis Pullman, excellente surprise) incarne à merveille ce héros ultra-puissant rongé de l’intérieur. Dans les comics, Sentry est souvent présenté comme une sorte de Superman sous stéroïdes… mais avec une faille immense : le Void, sa part d’ombre. Une entité destructrice aussi puissante que lui, née de sa propre instabilité mentale. Ici, le film reprend cette dualité sans en faire trop, et en fait un fil rouge émotionnel. Bob est instable, perdu, terrifié par ce qu’il pourrait devenir. Et son rapport aux autres membres de l’équipe, qui le traitent avec méfiance, puis avec compassion, donne au film ses plus beaux moments.

Une ambiance plus sombre que d’habitude… mais pas morose

Oui, il y a toujours l’humour Marvel, parfois un peu lourdingue (Red Guardian, je te vise). Mais globalement, Thunderbolts* prend son temps. On sent l’influence d’un Guardians of the Galaxy un peu plus mélancolique, d’un Peacemaker light (la série DC), avec des personnages cassés qui essaient tant bien que mal de recoller les morceaux. Il y a un réel effort de mise en scène, une bande-son signée Son Lux qui apporte un ton singulier, presque intime. Et ça, franchement, c’est rafraîchissant dans le MCU.

L’ambiance générale est réussie : une équipe de bras cassés, des missions foireuses, des enjeux qui ne veulent pas sauver la planète, mais juste sauver leur peau (et peut-être leur âme, accessoirement). Et quelque part, ça fait du bien!

(L-R) Yelena Belova (Florence Pugh), John Walker (Wyatt Russell), Ghost (Hannah John-Kamen) and Red Guardian/Alexei Shostakov (David Harbour) in Marvel Studios’ THUNDERBOLTS*. Photo courtesy of Marvel Studios. © 2024 MARVEL.

Ce qui coince encore un peu

Évidemment, tout n’est pas parfait. Le film reste prisonnier du moule Marvel : un scénario très balisé, des décors un poil cheap, un montage parfois abrupt. Il y a des arcs narratifs survolés (mais développez Ghost!), et certaines séquences d’action sentent un peu la routine. Mais pour une fois, je n’ai pas eu l’impression qu’on me poussait des blagues toutes les 5 minutes juste pour cacher un fond vide.

Et, c’est peut-être personnel et parce que c’est en ce moment, mais… j’ai trouvé les chorégraphies de combat beaucoup moins percutantes que dans The Raid (oui, j’ai osé la comparaison) et même Havoc. Pour un film qui veut explorer la rage contenue, le désespoir et la violence intérieure, ça manquait parfois d’impact visuel dans les affrontements.

(L-R) Alexei Shostakov / Red Guardian (David Harbour), Bucky Barnes (Sebastian Stan), Valentina Allegra de Fontaine (Julia Louis-Dreyfus), Ghost (Hannah John-Kamen), Yelena Belova (Florence Pugh) and John Walker (Wyatt Russell) in Marvel Studios’ THUNDERBOLTS*. Photo by Chuck Zlotnick. © 2025 MARVEL.

Un Marvel et ça repart

Thunderbolts* ne va pas réconcilier tout le monde avec le MCU, mais il a le mérite d’exister… et surtout, d’essayer. Et après un Captain America: Brave New World qui laissait perplexe, on sent ici un léger regain de vitalité chez Marvel Studios.

Le film parle de douleur, de reconstruction, de solitude, d’alcoolisme, de manipulation gouvernementale, et surtout de santé mentale… et il le fait avec une certaine sincérité. Parfois maladroit, souvent bancal, mais jamais trop cynique. Et dans une franchise trop souvent formatée pour ratisser large, ça fait du bien.

Pas le Marvel du siècle, mais un film attachant, plus humain, qui ose ralentir, respirer, et parler vrai. Si c’est le chant du cygne d’une certaine époque du MCU, il sonne juste. On se retrouve cet été pour un tout nouveau départ… avec les 4 Fantastiques, et puis peut être qu’on retrouvera les Thun… New Avengers prochainement :)

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Blogueuse spécialisée dans les écrans. Partage son temps entre les bouquins, les jeux vidéo, les séries TV, le cinéma et les podcasts.

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