Ce matin, le réveil est tôt, mais c’est pour la bonne cause : avoir la chance de découvrir Indiana Jones 5 dans les meilleures conditions possibles au Grand Théâtre Lumière et en orchestre, excusez du peu. On le sait depuis la veille et les premiers retours, le nouvel opus est une réussite. L’excitation est à son comble et quand on entend les notes du thème culte résonner dans cette immense salle, la sensation est exceptionnelle. Les frissons. Les applaudissements autour. On est tous venus pour la même chose : prendre notre pied !

Si certains auront reproché au film quelques longueurs, nous, on en aurait bien repris pour 1 heure de plus encore tant les retrouvailles ont été heureuses. Le film démarre par une introduction géniale avec un Indy jeune confronté à une horde de nazis. Grâce à la technologie numérique, il a 40 ans à nouveau et on a l’impression de l’avoir jamais quitté. Comme si Indiana Jones 4 n’avait jamais existé et que celui-ci était sorti en 1991 grâce à un effet jeu vidéo qui rend le film classique instantanément. Saut dans le temps et Indiana Jones est proche de la retraite dans une Amérique qui préfère conquérir l’espace que de chercher des reliques de l’histoire. Dépassé, il va pourtant reprendre du service quand sa filleule vient le chercher pour une dernière aventure. Il y a dans ce nouvel opus une telle envie de rendre hommage à Spielberg que le plaisir est dans chaque plan. Indiana Jones 5 est généreux, plein de clin d’œil (sans jamais tomber dans un fan service gratuit) et nous rappelle pourquoi on aime tant ce personnage. Il y a un vrai désir de faire du cinéma divertissant, très simple, à la Tintin. Et ce n’est pas pour nous déplaire ! Au-delà du plaisir de revoir Harrison Ford dans ce rôle, on salue l’initiative de James Mangold d’avoir introduit Phoebe Waller-Bridge. Elle rend hommage à la tradition des rôles féminins forts dans la saga (on pense surtout à Karen Allen en disant ça) et apporte au film un nouveau souffle. Si elle devait reprendre le flambeau, on ne serait clairement pas contre.

Indiana Jones 5 : Que vaut le retour d'Harrison Ford ?
Copyright Walt Disney Company

Nous avions prévu de voir Black Flies juste après mais les critiques peu réjouissantes nous auront passé l’envie. Du coup, on fait comme tout le monde, on attend pour entrer à la conférence de presse d’Indina Jones et le cadran de la destinée. Bon, on ne parviendra pas à y entrer, mais on aura vu passer l’équipe du film et voir Harrison Ford, mythe de notre enfance, aura été un petit évènement.

Destination La Semaine de la Critique pour aller découvrir Vincent doit mourir. Le pitch et les premières images étaient très intrigantes : Vincent se fait agresser sans raison par des Hommes possédés qui ont décidé de le tuer. Le résultat sera tout aussi surprenant. C’est à la fois drôle et violent. Cynique et perché. Réel et fantastique. C’est un peu tout en fait. Un premier film très prometteur porté par Karim Leklou et la sublime mais trop rare Vimala Pons. De notre côté on préfère nettement la première partie que le dernier tiers mais une chose est sûre, le cinéma français a de beaux jours devant lui avec ce genre de projet !

Vincent doit mourir Vincent must die | Semaine de la Critique du Festival  de Cannes
Copyright Capricci Films

Le temps de traverser la Croisette dans l’autre sens, nous voici de retour en Debussy pour découvrir The Zone of Interest. Le film de Jonathan Glazer est l’un des films les plus attendus de la compétition. Le film raconte l’histoire d’un commandant d’Auschwitz et de sa famille qui se sont installés juste devant le camp. La banalité de la vie au premier plan face aux cris et la douleur en arrière-plan. À table, ils parlent de technologie pour optimiser les fours. On se partage des habits de juifs morts. On rigole des diamants cachés dans le dentifrice. Le tout sans émotion ni regret, le plus simplement du monde. Jonathan Glazer banalise le mal et nous partage le point de vue des hauts fonctionnaires nazis qui voient cela comme un simple job. Aucun sentiment de révolte alors que le camp est là. Littéralement à deux pas. The Zone of Interest est une expérience. Visuelle et sonore. Une œuvre artistique plus qu’un film pour montrer qu’avec des œillères, l’Homme peut perdre son humanité. On n’oubliera pas de si tôt les images d’enfants qui s’amusent dans la piscine face aux cheminées qui fument du camp. Le film est presque trop “banal” dans ce qu’il raconte pour complètement fasciner. On attend que le pire arrive. Alors que finalement le pire est déjà arrivé. Et si c’était là le tour de force ? On prédit sans prendre trop de risque une présence au palmarès.

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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