Si vous trainez un peu sur internet, vous n’avez pas pu passer à côté du phénomène Fauve. Ce collectif parisien né en 2010 n’en finit plus de déclencher des réactions. Petits bourgeois arrogants pour certains, véritable révélation pour d’autres, Fauve ne laisse personne indifférent. Chronique de leur premier E.P “Blizzard”.

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Si en général on a un peu du mal avec ces nouveaux groupes qui chantent en français on doit avouer qu’avec Fauve aucun temps d’adaptation fut nécessaire. La puissance des mots nous transperçant immédiatement le coeur. Blizzard faisant partie de ces morceaux qui éveillent en vous des dizaines d’émotions différentes. On passe d’une grande désespérance à un optimisme presque irréel. On voudrait se réfugier sous sa couette et en même temps courir à perdre haleine sous la pluie. Laisser le blizzard nous emporter ou bruler la vie. Fauve a une capacité à mettre des mots sur un certain mal du siècle qui habite une jeune génération, mettre des mots cruels et cinglants sur des sentiments pas forcément très clairs. Il y a une telle honnêteté dans la démarche qu’on a du mal à comprendre les haters qui comparent Fauve à la plus grande escroquerie de l’année.

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Dans son electro-pop teigneuse et rageuse, Fauve apparait comme un ovni dans le paysage musical français actuel. Impossible de leur coller une étiquette, de définir leur musique ou d’expliquer pourquoi elle est si puissante, si addictive et si désarmante. Pourtant le constat est là et l’E.P tourne en boucle. Des morceaux très sombres comme Nuits fauves on passe à la lumière avec Rub a Dub magnifique déclaration d’amour un peu bancale mais tellement touchante. C’est finalement ce qui se dégage de Blizzard, un sentiment constant d’être toujours entre deux émotions, entre un orage et une éclaircie, entre une larme et un sourire, entre un coup de poing dans un mur et une caresse.

Désarmante de sincérité, romantique, spontanée, désespérée et lumineuse, la musique de Fauve nous colle à la peau. Peut-être parce que jusqu’ici personne n’avait réussi avec une telle aisance et une telle justesse à parler du “blizzard” qui nous habite tous un peu. Peut-être parce qu’il y a derrière tout ce qu’on aurait aimé dire ou entendre à un moment donné de notre vie. Impossible d’expliquer pourquoi on est devenu acro et pourquoi chacun des mots raisonnent depuis dans nos têtes. Une chose est sure, les fauves sont lachés et c’est une merveilleuse nouvelle !

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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