Bon. J’ai vu Superman de James Gunn. Et franchement ? J’en ressors avec un sentiment très mitigé. Pas de catastrophe en vue, mais pas non plus l’extase que j’espérais pour relancer le DCU.

(Jessica Miglio / Warner Bros. Pictures)
Un Superman comics-friendly mais pas toujours inspiré
Côté ambition, rien à redire : Gunn assume l’univers comics à 100 %. Pas de retour aux origines, on débarque dans un monde déjà peuplé de superhéros, de gadgets, de bestioles de l’espace et d’un chien volant en cape rouge (Krypto, évidemment). Là-dessus, je dis oui : ça change, ça avance, et ça fait plaisir de voir une adaptation qui n’a pas peur d’y aller direct.
Mais voilà, ce Superman joue la carte de l’optimisme et de la bienveillance, sans toujours réussir à insuffler l’intensité qu’on attendrait d’un tel reboot. On est plus souvent dans le mignon rigolo que dans l’émotion brute.

Un héros trop lisse et un vilain trop sage
David Corenswet fait le job en Clark Kent, mais j’ai eu du mal à ressentir ce petit frisson qu’un Superman doit provoquer. Il est gentil, poli, et… un peu trop fade. Nicholas Hoult, en Lex Luthor, n’est pas mauvais, mais franchement, il ne m’a pas glacée une seule seconde. Luthor version James Gunn manque de danger, de folie, de noirceur. C’est propre, trop propre.
Et puis, il y a Krypto. Beaucoup de Krypto. Trop de Krypto. Le chien est marrant deux minutes, mais à force d’enchaîner les cabrioles, il finit par détourner l’attention des enjeux plus sérieux. Comme les cheveux de Nathan Fillion. L’équilibre est bancal.
Ma vraie révélation ? Mister Terrific. Interprété par Edi Gathegi (oui, le Laurent de Twilight, respect pour l’ascension), il vole carrément la vedette. Charismatique, intelligent, stylé : c’est LE personnage que je veux revoir tout de suite. Le seul qui m’a donné envie de creuser ce nouvel univers DC.
Et les femmes, dans tout ça ?
Clairement, Superman 2025 ne passe pas le test de Bechdel. Lois Lane (Rachel Brosnahan, très bien pourtant) n’a pas assez d’espace pour s’imposer. Et les autres figures féminines ? Présentes, mais peu développées, voir ultra-caricaturales (Eve et Cat Grant, les pauvres).
On sent que l’effort de diversité est là… mais parfois, ça sonne comme du “token casting”, sans vraie profondeur narrative derrière. Une déception forte.

Un parti-pris visuel discutable
Alors là, désolée James Gunn, mais non. Les plans grand angle à gogo, les zooms sur les visages, les éclairages plats… j’avais parfois l’impression de regarder une série CW avec plus de budget. Et ces gros plans constants sur les yeux ? Stop. Vraiment. C’est censé renforcer l’émotion, mais ça devient vite étouffant.
Certaines scènes sont même franchement moches. Et c’est d’autant plus dommage qu’il y a de vraies idées, de beaux moments de mise en scène, notamment autour de la famille et de l’héritage. Mais elles sont noyées dans un flou visuel qui fait mal aux rétines.

Conclusion, un reboot sincère mais inégal
Ce Superman version 2025 a le cœur à la bonne place. Il prône des valeurs simples mais fortes : l’entraide, la responsabilité, l’espoir. Il veut faire du bien, et dans un sens, c’est déjà pas mal.
Mais à vouloir être un film de comics, une porte d’entrée au nouveau DCU et un message politique sur fond de géopolitique contemporaine… il finit par s’éparpiller. Je n’ai pas détesté. Je n’ai pas adoré non plus. Un film “ok”, mais qui aurait pu être grand.
J’espère juste que Mister Terrific reviendra. Et qu’on laissera un peu plus de place aux femmes, aux nuances, et à une mise en scène qui ne donne pas le tournis. Superman peut encore voler haut. Il a juste besoin d’un petit coup de vent en plus.