Si vous pensiez que le sommet du délire était atteint avec La Flamme ou Serge le Mytho, détrompez-vous. Jonathan Cohen et Orelsan ont décidé de repousser les limites de l’absurde avec F*ckin’ Fred : Comme un Léopard, un mockumentaire aussi barré que son personnage principal. Disponible sur Prime Video, ce faux documentaire réalisé par Clément Cotentin (le frère d’Orelsan) suit l’ascension improbable de F*ckin’ Fred, un chanteur fictif né d’un sketch qui a pris une ampleur démesurée. Et franchement, on en redemande.

Un OVNI entre documentaire et pure fiction
Dès les premières secondes, l’écran affiche un avertissement : “Toutes les scènes de ce documentaire sont totalement VRAIES, mais aussi totalement FAUSSES.” Voilà, vous êtes prévenus. Et c’est bien là que réside toute la magie de ce projet. Clément Cotentin nous balade entre des images d’archives bien réelles – comme les apparitions de F*ckin’ Fred sur scène avec Orelsan – et des séquences scénarisées où Jonathan Cohen improvise comme jamais.
Le point de départ ? Une histoire qui, à la base, ne devait même pas exister. En 2019, Orelsan invite Jonathan Cohen à monter sur scène pour une performance surprise. Résultat : le public se prend d’amour pour ce personnage improbable aux tresses ridicules et aux tenues léopard. De là, tout s’emballe : une chanson virale (Confinez-les pendant le Covid, tout un programme), un concert, et maintenant… un film.

Jonathan Cohen, roi du chaos organisé
Ce qui rend F*ckin’ Fred si génial, c’est qu’on ne sait jamais si Cohen joue un rôle ou s’il vit réellement ses propres délires. Il est capable de débiter les pires absurdités avec un sérieux olympien, comme lorsqu’il explique que “Merguez” en arabe signifie “don de soi” , et Orelsan, impassible, le regarde comme s’il venait d’assister à une manifestation paranormale.
Le documentaire nous plonge aussi dans les coulisses de la préparation d’un concert improbable. Fred doit assurer 18 minutes de show en solo dans 1 semaine, et bien sûr, rien n’est prêt. Improviser des paroles stupides, gérer le stress de la scène, convaincre Skread et Phazz d’écrire des sons absurdes… C’est du Cohen dans toute sa splendeur. Et le pire ? Ça marche.
Une vraie fausse rockstar et des moments cultes
Ce film, c’est du pur fan service pour les amateurs d’Orelsan et Jonathan Cohen. On retrouve aussi quelques guests bien sentis comme Kyan Khojandi ou Thomas Ngijol, tous spectateurs impuissants du naufrage annoncé… qui finit par cartonner. Parce que, finalement, F*ckin’ Fred est la preuve qu’on peut transformer un sketch en phénomène musical si on y met assez de conviction (et un pantalon léopard).
Entre les prestations sur scène dignes d’un mauvais karaoké et les moments de pure absurdité – coucou les saucisses jetées dans le public – le documentaire oscille entre grand n’importe quoi et moment de grâce. On rit (beaucoup), on se demande si on hallucine (souvent), mais au final, on passe une heure de pure régalade.

Verdict : à voir absolument (ou pas, mais ce serait dommage)
Alors, est-ce que F*ckin’ Fred : Comme un Léopard est un documentaire indispensable ? Non. Est-ce que c’est une révolution du cinéma ? Pas vraiment. Mais est-ce qu’on passe une heure à rire en regardant Jonathan Cohen improviser sa carrière musicale avec le flegme d’un escroc de génie ? Oui, mille fois oui.
Si vous aimez les ovnis cinématographiques, l’humour absurde et les projets qui ne se prennent jamais au sérieux, foncez. Orelsan et Jonathan Cohen ont accouché d’un délire qu’on n’oubliera pas de sitôt. Et franchement, dans un monde où tout est trop calibré, un peu de chaos, ça fait du bien.