Après ma journée riche en émotions de Mercredi, je savais en me levant ce matin qu’il serait difficile de faire mieux (éventuellement un dîner avec Léo aurait pu battre la rencontre avec Sofia). La pluie, qui semble avoir pris ses quartiers d’été sur la Croisette, ne m’aidant pas à me motiver en ce jeudi matin. Et oui, nous ne sommes qu’au début du festival et déjà je râle  Il faut dire qu’en Mai, sortir les pulls et les bottes ne devrait pas être permis ! Il faut dire aussi qu’un parapluie dans un sac ça prend de la place et que se le trimbaler à la main pour éviter qu’il ne ruine votre MacBook Pro ou votre joli Moleskine, c’est franchement pas WAG. Mais bon, il faut ce qu’il faut. 

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Cannes a donc des airs de Take Shelter en ce matin d’Automne. Pardon, de Mai. Les palmiers, valsant au grès du vent, tandis que les festivaliers se réfugient dans le Palais. Un peu endormie, je ne trouve rien de mieux que de me renverser mon propre café sur mon pull gris clair, histoire de bien commencer la journée. Autour de moi, j’entends ici et là que le Ozon est une pure merveille et mon impatience autour de cette séance de l’après-midi grandit dans la foulée. Pour l’heure ce sera Heli, film mexicain d’Amat Escalante et première vraie séance pour moi lors de ce 66ème Festival de Cannes


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Confortablement installée en Mezzanine avec vue sur le Jury (je peux vous dire qui traîne avec qui moyennant une compensation financière), je suis prête à découvrir le film. Et après 1h45 de n’importe quoi, je ne sais pas si finalement j’étais si prête que cela. Racontant de manière assez véridique la dureté de la vie mexicaine et la gangrénisation d’un pays par les Cartels, Heli m’aura surtout donné la nausée. À peine regardable, je me demande ce qui a poussé Amat Escalante à faire ce film tellement grossier et cliché qu’il en devient risible. Bien sûr, on ouvre un peu les yeux sur l’état d’un pays mais on s’interroge surtout sur la nécessité d’aller aussi loin dans ses idées et d’exposer cette violence tellement gratuite mais finalement assez insignifiante. Qu’importe, je sors de la salle au pas de course histoire d’avoir ma dose de Spielby quotidienne. Je suis encore au rendez-vous puisque le jury sort de la projection en même temps que moi. Spielberg a sans doute pris une option casquette cette année quand à Waltz, le port des lunettes de vue semble être son choix de vie. Souriant et décontracté, le jury ne s’arrêtera pas cette fois-ci signer ici et là les papiers tendus par les festivaliers. Ang Lee semble être le seul à trouver son bonheur dans les photos avec ses fans et les divers autographes. Ayant prévu le coup, je sors de ma sacoche le Blu-Ray de Pi et obtient sur sa jaquette le précieux sésame. À cette allure, je me vois bien me faire dédicacer tout plein de films mais encore faut-il que j’en trouve un dans ma DVDThèque avec Nicole Kidman au casting … 

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Si le film de 11h m’aura définitivement coupé l’appétit, je me mets à la recherche d’un Spot Wifi. Oui car Cannes 2013, aussi glamour et organisé soit-il, ne possède pas encore son accès Wifi GRATUIT dans l’enceinte du palais. Il faut donc ruser. Je me pose à un café, le Wifi est saturé et me vois contrainte d’écrire ma critique de Gastby sous Word… La tristesse ! Ensuite, suivront de longs moments de solitude où, dans la rue, Mac ouvert entre mes mains, j’essaye ici et là de capter un Wifi quelque part… Je renonce, Jeune et Jolie m’attend et je ne dois pas rater le rendez-vous.

Oh François que tu m’auras fait plaisir. Le réalisateur de 8 femmes et de Potiche revenant en force à Cannes avec ce Jeune et Jolie (rien à voir avec feu le magazine que vous lisiez toutes avouez) et délivre en 1h30 un portrait désabusé d’une jeunesse dorée sans repères. Comme avec De Rouille et d’Os l’année dernière, je prends ma première claque du festival avec un film français ! Drôle et cinglant, léger et violent, Jeune et Jolie m’aura totalement transportée et complètement retournée ! En ne prenant pas partie et en essayant d’être le plus objectif possible, François Ozon touche au sublime en dressant le portrait d’Isabelle, interprétée par Marine Vacth éblouissante du début à la fin. Retenez bien ce nom, elle risque fort de faire parler d’elle, très très prochainement.

Festival Cannes 2013

Après ce très beau moment de cinéma, il me faut déjà rentrer à la maison, ce soir j’ai rendez-vous en tête à tête avec M de passage à Nice. Dehors, le soleil refait surface et je souris tristement aux badauds qui attendent déjà la montée des marches. Ayant pris le soin d’attacher leurs échelles à la barrière (oui oui vous ne rêvez pas), ils discutent entre eux pour savoir de quelle star ils aimeraient avoir la photo dédicacée … Je continue ma route, achète mes premiers souvenirs à la boutique officielle et rejoins ma voiture un Yop Vanille en guise de repas à la main. Un peu déçue d’avoir raté The Congress, je me rassure en pensant à la suite des festivités et en commençant à réfléchir à quelle villa ou plage je vais réserver l’honneur de ma première virée nocturne. Derrière mon pare-brise il repleut. Cannes ne me fait pas ça.

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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