Et voilà ! Un an après avoir assisté à la consécration de Haneke et d’Amour, me voici de retour sur la Croisette pour cette 66ème édition du Festival de Cannes. J’ai quitté la grisaille parisienne pour la chaleur du sud (j’y crois j’y crois) et ai emporté dans mes valises robes de soirées, talons et make-up, prête à affronter les montées des marches et les soirées cannoises. Alors que Léo DiCaprio vient d’ouvrir le festival, petit retour sur cette première journée déjà folle.

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Après avoir récupéré mon sac et mon accréditation la veille, me voilà prête à entamer ce marathon. Pas de Running d’impliquées mais juste une furieuse envie de voir des dizaines et des dizaines de films et surtout de tenir la distance ! Il pleut, il vente, qu’importe, j’arpente la croisette Persol sur le nez en savourant chaque pas qui me sépare du Palais des Festivals. Oui car aujourd’hui est une journée importante : Marine rencontre son idole de toujours, son mentor et son inspiration (oui oui rien que ça). Celle qui lui a fait aimer le cinéma et qui lui a soufflé à l’adolescence une envie de révolte et un tas d’ambitions. J’ai nommé Sofia Coppola. Si le vent dans mes cheveux me donnent un genre décontracté et sûre de moi, je dois avouer qu’intérieurement c’est une toute autre affaire. À l’approche de la Table Ronde, je me dis que j’aurais dû passer plus de temps à réfléchir à mes questions qu’à la façon de m’habiller ce jour …

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En compagnie d’une poignée de bloggeurs triés sur le volet, je me retrouve donc sur la Terrasse Mouton Cadet pour rencontrer l’équipe de The Bling Ring. À peine après avoir donné mon nom, je me sens complètement dépassée par les événements. Attachés de presse, maquilleurs, coiffeurs, serveurs, réceptionnistes, protocole, tout le monde est là dans un décor à peine croyable. Enfin ce sentiment d’être là où je veux être alors que devant moi les journalistes de France Inter et Le Monde se succèdent. Mes yeux se perdent et tombent sur la délicate Sofia Coppola. Je souris sans doute trop bêtement et tente de faire bonne figure au milieu de tous ces “professionnels”. Petit répit pour mon cœur puisque nous commencerons les interviews avec l’équipe du film. Des cinq acteurs, nous en rencontrerons que quatre, puisque la belle Emma Watson semble trop demandée ailleurs. Qu’importe, l’apercevoir un court instant aura suffit à satisfaire l’enfant en moi qui a grandi avec Harry Potter. En 30 minutes, nous parlerons du film mais aussi de mode, d’amitié, de réseaux sociaux et d’avenir en compagnie d’ Israel Broussard, Taissa Farmiga, Claire Julien et de Katie Chang. Simples et naturels, on sera surpris par leur spontanéité et leur aisance à communiquer avec nous. Comme si quelque part près du ciel neuf jeunes adultes se retrouvaient autour d’un café pour parler de tout et de rien …

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A peine le temps de reprendre mes esprits que les choses sérieuses commencent. Sofia Coppola s’installe dans le canapé face à nous. J’ose à peine esquiver un “Hey Sofia” (oui je suis comme ça, je l’appelle par son prénom) envahie par l’émotion. Pendant qu’Alex pose la première question, je n’entends rien et profite de ce moment pour la regarder des pieds à la tête. Simple et classe, Sofia est exactement comme je me l’étais imaginée. Ongles vernis, elle semble attendre presque autant que moi l’arrivée de l’été dans ses espadrilles compensées. Je tourne ma langue huit fois dans ma bouche avant de poser une question sur le film ; mon anglais ayant presque autant que moi souffert de cette rencontre IRL (irréelle aussi). Après vingt minutes d’échanges effrénés sur le film, l’attaché de presse nous fait signe de conclure. Alors que l’élégante Sofia se lève, je me lance et tente un “I Have to tell you that you’re the reason I love cinema”. Elle me sourit, dédicace mon Blu-Ray de Somewhere et accepte un Pola avec moi. Là, j’apprends qu’elle adore les polaroids, qu’elle les collectionne aussi et mon admiration pour la jeune femme est à son paroxysme. Elle récupère son sac à main, nous remercie et quitte la pièce. Tremblante, je rassemble mes affaires en n’étant pas certaine de pouvoir m’en remettre un jour.

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Toujours sur mon petit nuage, Cannes m’apprendra, une fois encore, qu’il gagne toujours à ce petit jeu là. Par un heureux hasard, je me retrouve à la sortie de la conférence de Presse de Gatsby. Quand je vois DiCaprio sortir, j’ai à nouveau 10 ans et je rejoins la foule qui clame des “Léo, Léo” à tout rompre. Même s’il ne s’arrêtera pas, mon cœur s’emballe à nouveau devant celui qui fut (dois-je vraiment employer le passé simple ?) le fantasme de mon adolescence. Alors qu’autour de moi c’est l’hystérie collective, je regarde l’Homme passer. Classe, majestueux, il impose à tous le respect et l’admiration. Gatsby c’est lui ! Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, je m’installe pour attendre l’arrivée du Jury avant sa conférence de Presse. Ma patience et mon nez auront été récompensés puisque quelques minutes seulement après avoir vu mon premier amour, je me retrouve nez à nez avec l’idole de ma jeunesse. Steven Spielberg s’avance et se retourne lorsqu’il voit dans mes mains le Blu-Ray d’E.T.. Un petit gribouillis et une photo (floue mais je peux pas tout faire non plus) plus tard, je me rends compte de ce qui vient de se passer. En quelques minutes je viens de voir Christoph Waltz, Daniel Auteuil, Nicole Kidman et le roi de l’entertainment à quelques centimètres de moi. Un peu sonnée, je me pose deux minutes histoire de redescendre un peu et d’éviter tout évanouissement inutile. J’esquisse un sourire quand je me rends compte que malgré le professionnalisme de tous ces gens présents autour de moi, tous se sont inclinés quand le Maître est passé. Comme si, malgré nos métiers et notre présence à Cannes, on garde à l’esprit qu’à Spielberg on lui doit quand même un peu tout. Comme si en un éclair, les centaines de journalistes présents avaient à nouveau 10 ans et qu’il découvrait E.T. pour la première fois.

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Récupérant mes places pour le lendemain, je décide de quitter la Croisette, l’agitation du soir me donnant déjà le tournis. Je verrais la cérémonie d’ouverture de mon canapé et j’irais ensuite vérifier si Gastby est si magnifique. Cannes tu es déjà fou, il va falloir toi aussi tenir la distance !

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

2 Comments

  1. Sofia Coppola, c’est bien à elle que l’on doit Marie Antoinette n’est-ce pas ? J’hésite, l’esprit se brouille, à moins que ce ne soit elle qui plomba le Parrain III par sa prestation Cottilardesque ?
    Toujours est-il que la rencontre a du être riche, une vrai bonheur et une belle plume pour nous retranscrire tout ça. A quand une rencontre avec Christoph Waltz ?

  2. Très bel article Marine! On ressent bien tes émotions et la journée a dû être vraiment géniale! Bon courage pour les prochains jours!
    Océ

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