J’ai commencé Mekka Nikki par curiosité, car j’en avais entendu parler sur le Cosy Corner et que Exaheva ne m’est pas tout à fait inconnue. Une héroïne badass, des robots, une ambiance manga en noir et blanc, le tout édité chez Les Humanoïdes Associés… il ne m’en fallait pas plus. Quatre tomes plus tard, je suis sortie de cette lecture avec l’impression d’avoir parcouru un univers dense, inventif, et émotionnellement très riche.

Une héroïne attachante dans un monde en déliquescence
Nikki, c’est une ado mécanicienne, débrouillarde et pleine de ressources. Son père a disparu en cherchant un remède contre le fléau qui pétrifie les habitants de leur village.
Un mal mystérieux, une forêt remplie de monstres, un passé bien enfoui… La première claque de Mekka Nikki, c’est ce monde qui s’ouvre doucement, presque timidement, mais qui révèle vite une profondeur étonnante.
Chaque tome fait monter les enjeux. On commence par de l’aventure, des bidouillages, de l’humour porté par Perko, le robot comique. Puis, on plonge dans les conflits interplanétaires, les trahisons politiques, les combats acharnés… jusqu’à une conclusion aussi épique que poignante. Et entre deux bastons, le scénario prend le temps de creuser ses personnages, de leur offrir des moments de doute, de rêve ou de tendresse.

Un univers inspiré mais jamais copieur
Oui, il y a des inspirations mangas (le format, le noir et blanc, les influences “mecha”), mais Mekka Nikki a sa propre identité. L’autrice joue avec les codes sans jamais les répéter bêtement. Exaheva signe un scénario bien ficelé, qui se lit avec une vraie fluidité. On sent une passion pour la narration, pour les rebondissements bien placés, pour les idées un peu folles (mention spéciale au carburant fait maison à base de soupe de légumes).
Félix Laurent, au dessin, propose un trait qui peut sembler minimaliste, mais qui devient redoutable d’efficacité. Son travail sur les expressions, les ambiances et surtout les scènes d’action est bluffant. J’ai beaucoup aimé ses passages au crayonné très poétique dans le dernier tome. Une parenthèse graphique qui m’a laissée bouche bée.

Une fin à la hauteur des attentes
On le sait, finir une saga, c’est souvent casse-gueule. Mais Mekka Nikki relève le défi haut la main. Le dernier tome réunit tous les éléments qu’on aime : action, révélations, sacrifices et une belle dose d’émotion. Et surtout, une vraie cohérence avec le chemin parcouru depuis le début. Pas de pirouette, pas de raccourci : juste une conclusion juste et méritée.
En bref : Mekka Nikki est une série SF à la fois fun, touchante et intelligente. Elle joue sur plusieurs registres avec brio et ne perd jamais de vue son cœur : des personnages humains, même quand ils sont faits de métal. Une vraie réussite.