Quand on a su que le dernier Mission Impossible était prêt à sortir, on savait qu’il serait présenté à Cannes en mai. On se souvient de ces images hallucinantes de la Patrouille de France pour présenter Top Gun : Maverick. Tout le monde scrutait donc la montée des marches de l’équipe en se demandant ce que Tom Cruise allait pouvoir imaginer sur le tapis rouge. Et figurez-vous qu’il ne s’est pas passé grand-chose. Signe avant-coureur d’un final pas si mémorable ? Possiblement.

Mission Impossible – The Final Reckoning, saga à Cannes
Regarder un film de Saga populaire à Cannes, c’est quelque chose. Imaginez 2300 personnes frissonner en même temps quand les notes du thème retentissent. Imaginez-les applaudir et crier leur joie d’être là. On l’a vécu pour Indiana Jones. On l’aura vécu pour Ethan Hunt.
Le début du film est d’ailleurs une sorte de “In Memorium” à la saga où on va revoir des images des précédents opus. On se souvient là où on a vu pour la première fois MI-I et quel âge on avait et on se dit quand même que cette saga a grandi à nos côtés. Petite émotion donc.
Ensuite, les problèmes commencent. On reprend la menace de MI-VII (l’entité qui veut mettre fin à l’humanité telle qu’on la connaît pour créer un nouveau cycle), on retrouve Gabriel. Tout devient vite très compliqué. Très technique. Entre les enjeux politiques (et les gentils américains qui doivent faire des choix), les sujets techniques, les bombes à désamorcer, les combinaisons à enfiler, les messages codés… C’est beaucoup pour un seul film. On va donc passer une bonne heure et demie à monter un plan (qui tient uniquement sur des miracles présumés) avec une sorte de course contre-la-montre. Les plans s’enchainent. Les personnages aussi. Là où on aimait les longues mises en place à Vienne, à Moscou ou à Prague, ici tout va très vite. On veut sortir Paris de prison ? Hop, on la sort. Avec ce Mission: Impossible – The Final Reckoning, on n’a pas le temps de laisser monter la pression et la tension qui faisaient le sel de la saga.

Porté par son casting
Le film s’apparente donc à une succession de miracles portés par Tom Cruise. Tout est invraisemblable et tout est individuel (ou presque). Les autres n’étant là que pour se sacrifier pour lui. D’ailleurs, le personnage de Grace prononcera le mot “Messi” en s’adressant à Ethan, le “choosen one”. Personnage féminin, le pire de la saga, qui ne cesse de le regarder avec des yeux de biche et de l’admirer en attendant peut-être une fin heureuse à ses côtés. D’ailleurs sur les rôles féminins, entre Grace un peu cruche, Paris qui ne dit que 10 phrases en français et Hannah Waddingham à qui on a donné un tout petit rôle, on se dit que la suppression d’Ilsa Faust n’était pas un hasard tant elle prenait de la place…
Le film est donc un monument au mort pour le toujours très vivant Ethan Hunt (ou Tom Cruise on ne sait plus trop). Le reste n’est que détail.
Alors évidemment, l’ensemble n’est pas déplaisant, mais quand on pense à Rogue Nation ou Protocole Fantôme, on se dit qu’on a sacrément baissé en qualité. Surtout, on est triste d’avoir perdu le côté bande et l’humour si caractéristique de la saga.

Pour Mission: Impossible – The Final Reckoning, nous resteront en tête deux scènes signature Tom Cruise. Une avec un sous-marin. Une avec deux petits avions où Tom Cruise est suspendu dans les airs. Évidemment, c’est impressionnant. Évidemment, on se dit qu’à 62 ans ce qu’il a fait de la saga est marqué à jamais dans l’histoire du cinéma. Mais on s’attendait à mieux pour dire adieu à un personnage qui nous aura tant plu.