Après deux grands prix reçu pour Gomorra et Reality, Matteo Garrone est de nouveau en compéition avec Tale of Tales ou une relecture baroque de Contes classiques italiens. En salle le 1er Juillet.
Sur le papier, Tale of Tales (Le Conte des Contes en français) nous plaisait largement. Sujet inépuisable et tendance, réalisateur talentueux et visionnaire, casting international… Pourtant l’affiche nous avait bien refroidi.. Et si le Conte des Contes de Garrone était raté ?
Il nous faudra une dizaine de minutes pour comprendre à quel point le projet du réalisateur italien est ambitieux. On comprendra aussi très vite qu’il ne laissera personne indifférent. Qualifié de « boursouflure indigeste » par certains et encensé par d’autres, on a tenté de se forger un avis sur ce film. Exercice très difficile soit dit en passant !
Le Conte des Contes raconte le destin de 3 royaumes au moyen-âge (le film sera construit ainsi) chacun devant faire face à une situation inattendue. D’une reine qui ne peut pas avoir d’enfant au roi séducteur (voire carrément nympho) en passant par un autre cherchant un époux pour sa fille, nous voilà plonger dans un moyen-âge sale et violent. Matteo Garrone ayant décidé de ne pas laisser de place ici pour la pitié et la compassion. On se prend alors le Conte des Contes de plein fouet sans aucune préparation ni guide à l’entrée sur ce que nous allons voir. On vous met au défi de ne pas détourner le regard de la scène du cœur et de ne pas rire d’étonnement devant le nouvel animal de compagnie du rois d’Altomonte !
Techniquement et visuellement on aura pris une vraie leçon de cinéma. Et même si il nous manque certaines clefs, impossible de ne pas être fasciné par le travail de Garronne et l’interprétation de ses acteurs ! On retiendra surtout une prestation parfaite de Vincent Cassel dans la peau du rois aimant la chair jusqu’à l’obsession. Il semblerait que cette année à Cannes, soit son année puisqu’il crève aussi l’écran chez Mawenn.
Parfois complètement absurde, parfois très poétique, le nouveau film du réalisateur italien confirme qu’il est impossible de le caser quelque part. Le Conte des Contes ne ressemble à rien d’autre qu’à lui même et c’est déjà beaucoup. Lors de la projection c’est surtout l’aspect visuel qui nous avait marqué. Un exercice de style parfaitement exécuté par Garonne dont l’aspect visuel venait compenser un scénario décousu et un fil rouge difficile à attraper. Pourtant, force est de constater que quelques jours après le Conte des Contes nous hante encore. Comme si les démons qui vivaient dans son royaume, venaient se mêler à nos songes. De là à vous dire si on a aimé, c’est une autre histoire !