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“It’s Album Time, It’s Album Time, It’s Album Time…”, d’entrée sur son premier track Todd Terje nous plonge dans le grand bain avec une intro délirante et hypnotique. Un claim que le norvégien n’hésite pas répéter encore et encore, jusqu’à en nommer son premier album, sobrement. “It’s Album Time” ce titre emprunt de simplicité qui vient donner un nom au travail incessant de Todd pour confectionner ce premier disque. Il aura ainsi peaufiné ce premier essai pendant des années, entre plusieurs EP et tracks qui l’ont aujourd’hui propulsé au sommet, pour enfin sortir son œuvre la plus aboutie possible. Et autant dire que le viking barbu a bien réussi son coup, tant cet album est fantastique.

 

Mais revenons un peu sur la carrière de Terje Olsen, aka Todd Terje. S’il a commencé ces derniers temps à faire parler de lui auprès du plus large public, il ne faut pas oublier que le monsieur fait parti depuis longtemps d’une scène électro norvégienne en ébullition. Ses influences sont multiples, lui qui n’a de cesse de mélanger les styles et les genres musicaux ; difficile alors de le placer dans une case musicale, même si on s’accorde à dire qu’il se situe du côté de la space disco, mélange savant entre house-disco et nu-disco. Vous suivez, ça va ? Toujours est-il qu’au fil des années, avec ses compères nordistes comme Prins Thomas ou encore Lindstrøm, il n’a cessé de mettre un bon gros coup de fouet à toutes les productions électro du moment – On vous conseille d’ailleurs leur dernière collaboration sur le titre Lanzarote, une petite merveille -.

Quand on vous disait que Todd Terje était un touche à tout explorant les genres et les influences, vous le comprendrez immédiatement au fil de l’album. Sur Leisure Suit Preben puis Preben Goes to Acapulco, on retrouve l’univers sucré du norvégien avec comme toujours chez Todd Terje un charme rétro omniprésent. Le genre de titre qui se déguste au bord de l’eau les pieds dans le sable. Encore plus fou sur Svensk Sas, on plonge carrément dans des rythmes et sonorités samba, qui nous propulsent tout droit sur Copacabana dans les années 80 ; un titre à la fois barré et génial.

 

On reste sous le soleil lorsqu’arrive le génial Strandbar, dans sa version disco. Si ce track n’est pas encore son plus connu à ce jour, il est certainement l’une de ses plus grande réussite. On y retrouve tout le talent du norvégien pour allier sonorités rétros et codes de l’électro actuel avec pour fond ce rythme indécent sur lequel viennent se poser ces synthés house. La perfection n’est pas loin.

Un enchaînement de tracks qui nous met d’entrée chaos, surtout lorsque Delorean Dynamite débarque ; un titre qui n’aura jamais aussi bien porté son nom, dans l’énergie qu’il dégage. Et puis tout à coup, c’est la révélation, la lumière. Avec Johnny and Marry, reprise du grand Bryan Ferry, on comprend l’étendu du talent du garçon, capable de nous sortir un morceau magnifique et sensible. Il insuffle au morceau du chanteur de Roxy Music une profondeur et une charge émotionnelle inouïe. Encore une claque.

Sur Alfonso Muskedunder, on bascule cette fois dans le jazz, en retrouvant le côté désuet le plus développé de la musique de Todd Terje. Quand aux deux parties de Swing Star qui s’enchainent, nous voilà face à du Todd Terje en puissance. C’est d’ailleurs fou de voir a quel point le norvégien est aujourd’hui l’un des dj avec l’identité musical la plus forte. Quelques notes, quelques beats, et le voilà démasqué. Pour achever sa quête musicale, Oh Joy nous emmène cette fois-ci dans le futur, pour un morceau qui irait parfaitement à un film de science fiction, sorte de road trip spatiale aux boucles infinies. Et comme si ce n’était pas déjà assez parfait, l’album se termine sur le plus grand morceau du norvégien, Inspector Norse, track désormais culte qui l’aura exposé au grand jour et fait de Todd l’un des dj le plus en vue du moment, sans contestation possible.

On l’aura attendu cet album, mais au vu du résultat, Monsieur Terje aura bien fait de prendre son temps. Un disque totalement jubilatoire respirant déjà le classique. L’été arrive et quelque chose nous dit que nous n’aurez pas fini d’entendre passer en boucle les tracks du norvégien. Le coup de maître de 2014.

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