Rarement une guerre n’aura été si féroce sur digitick pour obtenir le précieux sésame pour cette soirée exceptionnelle. Il faut dire qu’en annonçant la venue d’Arcade Fire au Pavillon Baltard toujours de façon très mystérieuse, quelques jours après la sortie de “Reflektor”, l’engouement pour ce concert fut énorme. Et puis c’est vrai qu’Arcade Fire, c’est quand même Arcade Fire, l’un des plus grands groupes de notre génération.

Depuis une certaine soirée d’août 2011 à Rock en Seine, et ce moment inoubliable sous la pluie, nous n’attendions qu’une chose : revivre un pareil moment en compagnie des canadiens. C’est donc plein d’excitation et d’attente que nous rejoignons la très belle salle du Pavillon Baltard, avec notre petit costume. Cette histoire de costume qui a d’ailleurs pas mal fait parler, certains médias trouvant cela déplacé d’exiger un “dress code” pour un concert. Toujours est-il qu’en arrivant sur place, tout le monde semblait avoir jouer le jeu : du simple loup sur les yeux, aux tenus les plus extravagantes, nous nous serions crus en plein carnaval. Toute la salle semble plongée dans un autre univers : des mariachis pour nous accueillir, les fameuses “grosses têtes” qui se baladent dans la fosse pour faire quelques photos avec les fans (véritables membres du groupes ou pas?), boules à facettes, confettis et autres guirlandes… L’ambiance est très spéciale ce soir, le public est heureux et chacun s’apprête à vivre un très grand moment en compagnie de ces Reflektors.

Et autant dire que cela commence fort, quand nous apercevons Win et Régine arriver par le balcon pour chanter a capella My Body is a Cage. En une petite minute, nous sommes plongés dans l’univers des Reflektors. Ils arrivent ensuite sur scène pour entamer un show à 100 à l’heure. Au programme, une majorité de morceaux de leur dernier album. “The Suburbs” sera quasiment inexistant ce soir, hormis lorsque résonnera Sprawl II avec une Régine toujours aussi vraie et mignonne sur scène. Comme si le groupe voulait un peu se couper du succès planétaire de ce précédent disque, Win et sa bande jouent à fond la carte des Reflektors, allant même jusqu’à raconter que c’est leur première fois à Paris et que la tour Eiffel est magnifique. Vous l’aurez compris, ce soir nous ne sommes pas face à Arcade Fire mais bien face à The Reflektors, une formation qui est d’ailleurs nombreuse ce soir, on y comptera pas moins de 10 membres, avec pour petits nouveaux deux Haïtiens aux percutions ; des nouveaux venus chers au groupe, quand on sait leur attachement pour Haïti.

On sent véritablement que les montréalais sont heureux d’être là ce soir, autant que le public, conquis, reprenant en coeur chaque refrain. Les plus grands moments ? Afterlife bien entendu, qui prendra toute sa dimension en live. On sera également parcourus de frissons sur la fin hallucinante de Reflektor où rarement ils nous aurons autant fait danser ; sans oublier bien entendu lorsque pour clôturer le show, tout le monde entame en coeur les fameux “Oh Ooh” de Wake Up.

Bien plus qu’un concert, ce fut une véritable liesse. Les canadiens ont réinventé la notion de prestation live pour une fête totale et une immense communion avec le public. Preuve en est, la fin du show où Win nous invite à rester pour profiter du dj (excellent d’ailleurs) et de notre soirée. Personne ne semble donc plus vouloir quitter le Pavillon Baltard, qui se transformera petit à petit en dancefloor géant. Et même lorsque la fête s’achève, dans le RER, serrés comme des moutons, tout le monde continuera à chanter ces fameux “Oh Oooh”. Inoubliable et jubilatoire.

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