Depuis la sortie de “Wolgang Amadeus Phoenix” en 2009 et la tournée qui en aura suivie, Phoenix est sans contest pour nous et pour beaucoup le meilleur groupe de rock indé français. Un succès avant tout planétaire pour les versaillais, qui ont marqué avec cet album un vrai tournant dans leur carrière. La collaboration avec Zdar à la production y est certainement pour quelque chose, rendant leur musique beaucoup plus intense, électro, voir experimentale. Un tournant qui nous aura totalement séduit, ainsi que les critiques musicales les plus pointues, faisant alors de Phoenix le groupe indie incontournable de ces dernières années. Il faut dire que “Wolgang Amadeus Phoenix” est un vrai bijoux, dont nous ne nous seront pas lassé, loin de là, toujours bien au chaud dans notre ipod et dans nos playlists de soirées.

Quatre ans après, arrive alors “Bankrupt”, déjà entaché par un leak deux mois avant sa sortie officielle… Un événement finalement assez passé inaperçu tant il devient banal dans l’industrie musicale d’aujourd’hui. Toujours est-il que la pression doit être immense pour Thomas Mars et sa bande ; la pression de faire aussi bien, voir mieux que leur précédente merveille… l’apanage des grands groupes.

Je me souviens encore, un soir de février, être rentré en courant d’une longue journée de travail pour pouvoir écouter à la BBC leur premier single “Entertainment” en avant-première. Un morceau qui mettra tout le monde d’accord sur son efficacité, sur son petit côté asiatique aussi et surtout sur le tube en puissance qu’il deviendra. Un titre qui m’aura néanmoins un peu déçu, tant il semble avoir été conçu dans une certaine facilité.

Mais autant le dire tout de suite, mes doutes furent balayé dès la première écoute de “Bankrupt” quelques mois plus tard. Sixième album, avec une nouvelle fois Zdar aux manettes, qui aura encore fait des miracles. Difficile d’être objectif tant je porte un amour sans faille à Phoenix, mais je vais essayer le plus objectivement possible de vous expliquer pourquoi cet album est pour le moment ce qui est arrivé de mieux à cette année 2013.

Phoenix ont toujours eu cette facilité de créer de véritable tubes, aux refrains inoubliables. On retrouve largement ce génie de la mélodie dans “Bankrupt” avec des morceaux qui feront leur succès de demain. Comme l’irresistible SOS in Bel Air, Trying to be Cool au synthé parfait, Drakkar Noir, ou ce qui reste pour moi LE morceau de cet album : Bourgeois. Un titre assez bouleversant dont seul les versaillais semblent avoir trouvé le secret pour un créer le refrain parfait.

Nous l’avions remarqué sur Entertainement, mais cela devient une évidence à l’écoute de l’album, “Bankrupt” s’inspire largement de sonorités asiatiques, lui donnant un petit côté japonisant des plus rafraichissant. Une évidence sur The Real Thing où l’on retrouve un peu le Phoenix des débuts et Chloroforme à la nonchalance assumée et à l’instrumentale toujours très travaillée.

Comme sur “Wolgang Amadeus Phoenix”, un instrumental coupe l’album en deux, l’éponyme Bankrupt fait alors écho au splendide Love Like a Sunset de l’époque. Un morceau froid et experimental, mais puissant et addictif. “Bankrupt” pourra alors ressembler un peu à son prédécesseur, dans cette orchestration parfaite entre guitares, synthés et rythmes enlevés ; entre morceaux assez expérimentaux et véritables tubes pop (Oblique City, Don’t). Les versaillais trouvent encore une fois la formule magique, pour créer dix morceaux homogènes, sans aucun faux rythme, qui vous resteront encore une fois bien longtemps en tête. Dix tracks proches de la perfection, loin de nombreux albums où l’ennui vous gagne au bout de trois ou quatre pistes…

Sixième album, “Bankrupt” confirme que le changement de cap de nos frenchies préférés opéré il y a quelques années est une immense réussite. Un album pop encore une fois parfaitement produit, que l’on ne peut pas s’empêcher d’écouter en boucle encore et encore. Les Phoenix nous promettent encore une fois une tournée de folie et un succès planétaire largement mérité. Impressionnant.

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