Inconnus au bataillon il y deux ans, les trublions de Tame Impala avaient alors en cette année 2010 bouleversé les tops d’albums avec leur premier bijoux “InnerSpeaker”. Sortis de nuls parts, ces australiens à la gueule d’ados nous avaient impressionnés avec leur pop psyché nous faisant presque oublier leurs confrères de MGMT ou encore Grizzly Bear. Deux ans après, “InnerSpeaker” continue à tourner dans notre ipod, tant l’album est aujourd’hui à nos yeux incontournable. L’attente était alors immense lors de la sortie de leur nouvel essai. La confirmation est-elle au rendez-vous ? Oh que oui !
Il faut dire que cela commence très fort, avec Be Above It qui nous saisi d’entrée. On retrouve Kevin Parker nous répétant inlassablement, jusqu’à l’étouffement, “Gotta Be Above It”. On ne sait pas trop ce qu’il a derrière la tête ou ce qui le tracasse à ce point, mais l’essentiel est là ; on retrouve nos Tame Impala avec ces échos rêveurs et palpitants si caractéristiques qui font l’essence du groupe. Un morceau, un seul et on est déjà persuadé que cet album sera grand. Bien nous en a pris, tant les morceaux qui suivront seront implacables. Le plus bel exemple venant de leur premier single et véritable tube Elephant, peut être ce qui manquait jusque là au quatuor. Plus sage, plus rangé, mais aussi plus efficace, avec cette ligne de basse étourdissante.
Mais les Tame Impala n’oublient pas leurs racines, ce qui a fait leur succès et leur singularité, cette musique à la fois rêveuse et triptyque tout droit sortie du psychédélisme des années 60 (Music to Walk Home By). Plus abouti, “Lonerism” est aussi plus torturé à l’image d’Apocalypse Dreams ou du fantastique Why Won’t They Talk to Me ?, qui nous a immédiatement fait pensé au somptueux Why Won’t You Make Up Your Mind de leur premier album.
Tourmenté que ce “Lonerism”, c’est certain, et encore plus lorsque Kevin entame les ballades Feels Like We Only Go Backwards et Nothing That Has Happened. Quand au très beau morceau bonus Led Zeppelin, un tel nom ne nous surprend pas du tout tant Tame Impala semble parfois avoir puisé leur inspiration dans le groupe culte anglais.
“InnerSpeaker” nous avait fait découvrir un groupe prodigieux et prometteur. “Lonerim” aura confirmé le talent des australiens pour créer des mélodies psychés et électroniques remarquablement belles. Un deuxième album qui se place d’ores et déjà en très bonne place pour faire partie des meilleures sorties de l’année. Bravo messieurs.
A.
