Coldplay au Stade de France

Ayant tendance à bouder les “gros concerts” pour privilégier les salles intimistes ou les Festivals, il est vrai qu’il est rare de nous croiser à Bercy ou au Zenith. Alors vous pensez bien le Stade de France … Pourtant, toute règle a ses exceptions, Coldplay en fut la première et certainement pas la dernière!

Il y avait depuis quelques années, un petit groupe britannique que nous rêvions de voir sur scène. Sans doute encore amoureux des sublimes The Scientist et Yellow, nous nous étions jurés adolescents de voir un jour Coldplay sur scène. Manquant de réactivité pour le Viva la Vida tour, nous avions cette année décidé de nous jeter sur les places et cela même malgré le faible intérêt que présentait Mylo Xyloto en comparaison à ses prédécesseurs. Bref après des mois d’attente, de révision de paroles, nous allions enfin pouvoir hurler les “Oh Oh Oh Oh Oh” de Viva la Vida dans un stade plein à craquer. Récit d’un concert non ordinaire.

Premier concert au Stade de France et premier constat : Waouh ! Au pied de la scène immense, nous restons sans voix devant ce stade qui se remplit doucement. Excités comme des enfants nous attendons pourtant sagement l’arrivée des britanniques en ne cessant de nous retourner pour voir la foule se masser derrière nous. Poignets habillés au couleur du concert (bracelets colorés distribués juste à l’entrée marqués du hastag “ColdplayFilm”) nous nous chauffons doucement avec Marina and The Diamonds. Bizarrement ce n’est pas exactement la première partie qu’on attendait … Inconnue aux bataillons par la moitié du stade, la greco-galloise assurera pourtant une première partie des plus plaisantes grâce à sa fougue, son énergie, sa fantaisie et surtout à sa voix puissante. Et même si on aurait préféré un petit Klaxons ou Bloc Party pour ouvrir le bal on ne peut que s’incliner devant le charisme de Marina.

Bien sur ce n’est pas vraiment pour ça qu’on était là. Alors quand à 21h Coldplay apparait sur le thème de Retour vers le Futur le spectacle peut alors vraiment commencer. Impressionnant de voir 80 000 personnes (ou presque) dégainer les flashs. On se croirait presque à la cérémonie d’ouverture des Jeux de Londres. Quand Chris Martin arrive alors, c’est la folie. Ambiance bon enfant (qui restera présente pendant tout le concert) mais petite hystérie quand Chris Martin débarque sur scène et que nos petits bracelets se mettent à clignoter colorant de mille feus le stade de France pendant que Mylo Xyloto puis Hurts Like Eaven commencent. Et là comment dire ? Comment décrire cette sensation ? Nous sommes enchantés. Sur scène le spectacle commence magistralement. Feu d’artifice, cotillons, confettis pendant que des milliers de bracelets transforment les stade en immense sapin de Noël (ces bracelets sont pour sur la meilleure idée du siècle !!). C’est juste parfait ! On se croirait au milieu d’une immense fête foraine ou à Disneyland tant tout autour semble secondaire ou lointain. On est parti pour communier avec Chris Martin et sa bande ! Ne sachant plus ou donner du regard, on se contente de sauter partout, de crier et de profiter à 12 000 % du spectacle. (Une petite vidéo très sympa de l’ouverture est dispo ici)

Après cette entame tonitruante, les premiers accords de In My Place résonne alors. Là, ce sont 80 000 personnes qui reprennent en coeur l’inoubliable “Yeah, how long must you wait for him?”. Magique. Alternant constamment titres du nouvel album et classiques, Chris Martin prouve son incroyable capacité à mener un show d’une grande qualité. Profitant d’une scène avancée, Chris Martin nous fait le plaisir de venir se déhancher à quelques mètres de nous. Comme un enfant, il semble prendre autant de plaisir que nous et ne s’arrête jamais de sauter. Une énergie hallucinante qu’on ne pouvait déceler sur les albums. Une vraie révélation.

Et alors qu’on avait bouder Mylo Xyloto à sa sortie dans les bacs on se met à apprécier les Major Minus et autre Don’t Let It Break Your Heart. Bien sur, le sentiment est tout autre quand on attend les premières notes de The Scientist. Les frissons sont là, les larmes pas franchement loin. Une claque immense et un coeur qui se serre un peu. L’enchainement avec Yellow est parfait. Là encore le public reprend en coeur pour ce qui sera sans doute le plus beau moment du concert en terme d’intensité !

Pendant que Jon Buckland s’installe à la pointe de l’avancée, Chris Martin entame Princess of China. Et là c’est un peu la cerise sur le gâteau : Rihanna nous fait l’honneur de sa présence. Pas qu’on soit particulièrement fans mais bon quand même, c’est Rihanna quoi !! L’ambiance monte alors d’un ton alors que le duo jouera deux fois le morceau pour des problèmes techniques… Personnellement si c’était sympa de l’écouter deux fois, on se dit que pour un Live ça la fout un peu mal. Bien conscients des impératifs liés au tournage de leur DVD Live (Rihanna va peut être pas se taper toutes les dates de la tournée …) on se dit quand même que refaire une prise parce qu’on considère que la première n’allait pas, c’est moyen en plein concert. Et la spontanéité du live dans tout ça ? Bref.

Après cette grosse surprise il est déjà l’heure de Viva la Vida. Morceau taillé pour les stades c’est un peu notre « This is It » à nous. Yaourtant la moitié des paroles on se rattrape sur les refrains et sur les Oh Oh Oh Oh de la fin. Un moment dingue qui sera suivi par Charli Brown et surtout Paradise absolument jouissif en live.

Le groupe quittera la scène pour un premier rappel pour deux morceaux assez anecdotiques qui se joueront au pied des tribunes en bout de fosses. Trop loin, on restera assez stoïque devant Us Against thé World et malheureusement Speed Of Sound joués tout deux en acoustique. Retour sur la scène pour Clocks dans une merveilleuse ambiance. Quand les premières notes de Fix You retentissent alors, le silence s’installe dans le Stade. La voix de Chris Martin face à son piano fait des miracles sur ce très beau titre. Les frissons sont encore là et le public encore une fois très respectueux profite pleinement de ce beau moment d’émotion

Pas le temps de reprendre notre souffle que Chris Martin rappelle alors Rihanna pour une version d’Umbrella acoustique enchanteresse. Le public clame en coeur les “Ella Ella Eh Eh”. Ca sent déjà la fin quand Coldplay nous remet une petite dose de Paradise jouer cette fois pour une association caritative et filmé pour l’occasion. Every Teardrop Is A Waterfall viendra clôturer ce concert vraiment exceptionnel. Le final sera aussi grandiose que l’ouverture, les feux d’artifice reprenant leurs droits.

Le groupe saluera rapidement la foule avant de filer. Déjà les bracelets s’éteignent et il faut partir. Sur le chemin les aficionados continuent les “Oh Oh Oh Oh” alors qu’on en voudrait encore. On repart alors des étoiles plein les yeux avec une seule envie : se donner rendez-vous pour un autre concert de cette ampleur.

M.