Lilly Wood and the … quoi?? Lilly Wood and The Prick c’est le duo pop-folk-electro français qui a le vent en poupe. Crée il y a tout juste 5 ans presque par hasard, ils sont devenus en quelques mois le groupe dont tout le monde parle. Un an seulement après la sortie d’un très bon premier album “Invincible Friends”, Nili Hadida et Benjamin Cotto se sont déjà vu remettre une victoire de la musique (celle de la révélation public) et ont déjà vu leur tube “This is a love song” utilisé par une marque de Parfum. Que demander de plus ? Un bataclan complet ? Oui et même un Olympia Sold out presque 3 mois avant l’événement… Les parisiens semblent donc bien apprécier le duo français. Duo souvent vendu comme “à voir absolument sur scène”, quel en est le verdict : engouement justifié ou mythe démystifié ?

Il y a du monde devant le Bataclan et sa façade des plus bizarres. On peut lire Lilly Wood and The Prick au dessus des portes, en lettre noir  sur fond illuminé. On a l’impression d’aller voir un vieux film en noir et blanc dans un cinéma classé monument historique ! Première fois au Bataclan et une jolie surprise. Passé cette devanture des plus étranges, on rentre dans une petite arène magnifique. Une sorte de Cigale en plus grand.

Si l’ambiance de la salle est forte appréciable, la première partie est un désastre! Si l’on croit assister à une prestation dans la lignée de celle qui va suivre, on se met le doigt dans l’œil. Si Collateral ressemble à Lilly Wood and The Prick ils en ont ni la prestance ni le talent. Collateral nous prouve qu’il ne suffit pas de mettre une jolie fille et des rythmes éléctros pour faire de la bonne musique.  Une première partie qui nous aura bien fait mal aux oreilles entre une voix sans commentaires de la chanteuse et un bit incessant en arrière fond. Prétention ou timidité, on ne le saura pas mais on s’inquiète des suites de la soirée…

Un lourd rideau rouge s’abat sur Collatoral comme pour nous faire oublier cette prestation ratée. On se dit que derrière les techniciens s’activent pour faire de la scène un univers magique, si cher à Lilly Wood and The Prick.  Le rideau s’ouvre enfin et laisse apparaître une sorte de théâtre enchanté.

Guitare – voix pour commencer. La voix de Nilli résonne enfin dans un Bataclan qui se tait sur le champ. Une voix sublime et magistrale pour ouvrir le bal. Waouh, quelle voix! Elle met tout le monde d’accord et marque une cassure très franche avec la première partie… Ouf!

Lilly Wood and The Prick ne perd pas de temps et enchaine avec un second morceau. Sur scène Nili Hadida et Benjamin Cotto sont rejoins par trois musiciens. Et à ce regard on se dit que Lilly Wood and The Prick est en réalité plus un groupe qu’un duo à l’instar de The Do.Tous mis en lumière et jamais éclipsés par le charisme de Nilli. Le public prend un pied fou devant le talent de la chanteuse et les rythmes percutants des musiciens.

Timides, ils osent un rapide salut au public très en forme ! Nilli ne cache pas son plaisir d’être présente sur la scène du Bataclan. On sent que l’émotion est au rendez-vous et la larme jamais très loin. Un peu incrédules devant un tel succès et une ascension si rapides, ils sont touchants. Parfois, Nilli en fera un peu trop (sans doute pour surmonter sa timidité) mais la comparaison avec une certaine Izia voit le jour… Sous ses airs de petite fille sage, Nilli n’hésite pas à hurler, à se déchainer, à monter sur la grosse caisse du batteur… Comme une rockeuse! D’ailleurs, impossible de ne pas penser à des grandes voix et à des grandes dames comme Janis Joplin ou Patti Smith lorsqu’on écoute Nilli Hadida. On pense d’ailleurs que Lilly Wood and The Prick aurait bien eu envi de vivre dans ces années là à en croire leur tenue sur scène…

Les morceaux s’enchainent. Le public semble connaître tous les titres par cœur. L’ambiance est très sympa, le public danse et chante tranquillement. On ne s’attendait pas à une telle fougue de la part du public. C’est pas System of a Down non plus mais le public saute, danse, et tape volontiers dans les mains. Une ambiance très bon enfant! Même constat sur scène. Tout le monde ce soir prend son pied!

Enfin nous on s’ennuie un peu… Si on est épaté par la voix de la chanteuse et par sa maitrise, on a du mal parfois à rester dans le mood. Peut-être parce que nous ne connaissons pas assez Lilly Wood And The Prick… Je reste persuadée que le concert aurait été mille fois meilleur si nous connaissions comme nos camarades les 15 morceaux de “Invicible Friends” par cœur.

Lilly Wood and The Prick n’enchaine pas toujours très facilement ses morceaux très rock-electro comme le fabuleux Down the Train et ses morceaux plus doux comme Prayer In C pourtant magnifique à la flute traversière. Même si on est halluciné (oui vraiment) par les qualités vocales et musicales du groupe, on se perd parfois un peu. D’ailleurs quand on écoute l’album on a un peu la même sensation : un concentré de morceaux qui n’ont parfois rien à voir ensemble  (Water Ran qui suit My Best en est le parfait exemple). Fort heureusement l’arrivée de This is a Love song, leur plus gros tube, nous fait tout oublier!

On regrette parfois que Lilly Wood and the Prick fasse autant durer ses morceaux… On comprend bien que leur unique album ne puisse pas remplir les 1h30 de concert prévus mais les solos systématiques de guitares nous donnent un peu l’impression que le groupe cherche à “gagner du temps” et donne au concert un côté très répétitif… On aurait bien vu Lilly Wood and The Prick faire quelques reprises, cela aurait eu un peu plus de charme.

C’est survolté que Lilly Wood and The Prick jouera My Best. Le public se déchaine et saute au rythme des “Would you call…my name” qui ponctuent le refrain. Un énorme bouquet final! Là on voit tout de suite la tournure que le concert aurait du prendre dès le début!

Lilly Wood and The Prick finira le concert comme ils l’ont commencé. A deux. Un magnifique guitare-voix qui referme poétiquement ce beau moment.Toujours très émus ils quittent la scène.

Au final, on retiendra de ce concert la voix incroyable de Nilli et la prestation sans fautes du groupe. On a aimé l’ambiance, l’énergie envoyée et surtout l’émotion des protagonistes. On reste un peu sur notre faim faute de n’être pas rentré complétement dedans, et faute à une tracklist très hétérogène. Toutefois on se dit que c’est peut être ça Lilly Wood and The Prick: un univers musical très marqué et un choix de ne pas en faire. De faire juste ce qu’ils ont envie et une volonté de n’appartenir à aucun mouvement et de ne  rentrer dans aucune case.

M.

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2 Comments

  1. D’ailleurs, en juillet, on aura le droit au live report de system of a down ? ;)

  2. Ton compte rendu reflète très bien l’ambiance du concert. J’en garde un super souvenir :) Mais il est vrai que la première partie avec Collateral était franchement dispensable. Pas de voix, pas de charisme, même pas de bons titres. Les membres du groupe sont avant tout des journalistes de Grazia (vive le réseau) avant d’être de vrais musiciens.

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