Capable du meilleur (Juno) comme du pire (Young Adult) Jason Reitman revient avec Last Days of Summer. Un casting de rêve pour un drame familial troublant.
Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux.
Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer…
Si le synopsis nous attirait réellement, on avait des doutes quant à la capacité de Jason Reitman à réaliser un drame romantique. Pourtant cette affiche, la présence de Kate Winslet en premier rôle, nous obligeaient à aller voir ce film ! A peine quelques minutes après le début du film, on se rend compte qu’on est loin de la fantaisie de Juno et qu’on est plus près d’une ambiance à la “Noces Robelles”. Jason Reitman serait-il capable de changer de cap à chaque nouveau film ?
Sur le début on fut d’abord beaucoup surpris. il faut dire que nous nous attendions à un syndrome de Stockholm dans la pure tradition avec un agresseur violent et une victime en perdition… Ici l’agresseur ne fera jamais peur, ni quand il rencontre cette mère et son fils au supermarché ni lorsqu’il s’introduit chez eux sans vraiment les forcer. Difficile alors de croire à cette histoire de méchant évadé qui prend en otage une famille.
Si la tension ne provient jamais de ce gentil méchant qui fait des tartes aux pommes et des travaux d’entretien de la maison, une autre opérera en fil rouge très efficacement : sera- t-il découvert par la police et si oui qui sera à l’origine de la délation ?!
Une fois oublié le problème du fugitif inoffensif on peut pleinement se plonger dans l’histoire. Last Days Of Summer racontera deux histoires. Une histoire d’amour entre une femme dépressive et désabusée qui ne croit plus en rien et un homme sauvage au sens premier du terme et une histoire de filiation entre ce dernier et le fils unique. Frank que l’on s’imaginait cruel et bourreau se révèle être un agneau adorable compagnon et soucieux père de famille. Un petit choc certes mais qui fonctionne aussi presque par enchantement si bien que cette histoire du fils qui cherche une figure paternelle devient presque plus touchante que l’histoire d’amour pourtant promise dans le synopsis.
Sans être réellement novateur ou original, Last Days Of Summer se laisse facilement regarder tant qu’on se prend au jeu. Des imperfections il y en aura (quelle drôle d’idée d’utiliser des flashbacks malickens pour évoquer le passé des personnages…) des lourdeurs aussi (non au cinéma on n’est pas obligé de TOUT montrer à l’écran monsieur Reitnam) mais le jeu des acteurs (Josh Brolin s’élève face à une Kate Winslet absolument merveilleuse) la mise en scène soignée aux petits ognons et cette BO magique nous entraîneront au cœur de cette Amérique suave où l’on meurt de chaud.
Pas imparfait mais très attachant, Last Days of Summer fonctionne en équilibre comme par enchantement. On ne sait ni pourquoi ni comment tout ce château de carte tient debout mais il tient et aucun claquement de porte ne parvient pas à le faire s’effondrer. On ne sait pas non plus comment Jason Reitman réussit à chaque fois à réaliser un film qui n’a foncièrement rien à voir avec son prédécesseur. Et pour cela déjà : Bravo !