C’était l’événement à ne pas manquer de ce début juin. Concert complet depuis des mois, les canadiens d’Arcade Fire revenaient sur des terres connues après un premier show aux allures de concert privé donné au Pavillon Baltard fin 2013. Un passage au Zénith qu’on ne risque pas d’oublier !

Cette fois-ci, les costumes se font plus rares, aucun mariachis pour nous accueillir et pas de têtes géantes avec qui poser en attendant le début du spectacle. Bref pas exactement la même ambiance et une petite déception sans doute de ne pas assister au bal masqué organisé par Arcade Fire. Pourtant alors que la première partie annonce la suite, les visages se dérident. Quelques fans n’ont pas oublié la consigne de Will et sortent de leur chapeau masque, maquillage ou loup. La fête prend alors un tout nouveau visage.

Aux alentours de 21h, quand les canadiens apparaissent d’abord en hologrammes sur une toile tendue, l’hystérie est totale. Le rideau tombe et laisse apparaître 12 artistes dans un décor qui nous laissera sans voix. Reflektor ne pouvait pas mieux s’exprimer que sous ces miroirs intelligemment installés en guise de plafond de scène. Pas de Bowie sur scène mais Will Butler s’en sort très bien tout seul ! Le public est au rendez-vous et c’est une excellente nouvelle !

Dans une ambiance qui ne retombera jamais, Arcade Fire fera le tour de ses quatre albums avec une alchimie que l’on n’aurait jamais imaginé. Sur Neighborhood (2,3,4 que sait-je et qu’importe) la folie prend le pas sur toute forme de raison. Les gens sautent, hurlent, reprennent les chœurs dans un délire difficilement explicable. Sur scène Will Butler se régale tout comme le reste du groupe qui aura livré une prestation digne de ce nom. Fini le temps de The Reflektors et des masques de carnaval, place à Arcade Fire ! Les 20 chansons sonneront alors comme un merveilleux aperçu de l’immense carrière de ces gars là. Rebellions, The Suburbs, Crown of Love ou encore No cars go ! auront chacun trouver leur place durant ce show grandiose. Si on aura ressenti de très beaux frissons sur Ocean of Noise l’apothéose viendra d’Afterlife. Peut être sur scène la plus belle chanson du groupe… Peut-être plus belle chanson tout court d’ailleurs…

Si musicalement le groupe fait ce qu’il sait faire et assure à mort, c’est visuellement que la claque aura été totale. Une scène en totale mutation (en réponse à un groupe qui n’a cessé d’évoluer en 10 ans de carrière ?) et une histoire racontée qui nous aura donné une sacrée chair de poule. Pour la première fois on aura ressenti quelque chose d’immense émanent de l’essence même des canadiens : la revendication d’être différent. Le droit de ne pas être une Normal Person. Associé à cela des réflexions sur l’amour et la mort sublimé par un It’s never over qui n’a jamais eu autant de sens que ce soir là et vous aurez un des concerts les plus bouleversants de l’année, voir plus !

Se payant le luxe d’inviter les presque Daft Punk et Prince, les canadiens auront prouvé hier soir leur auto dérision et leur sens inné du spectacle. Le final sur Here come the Night Time viendra clôturer de la plus belle des manières ce moment hors du temps et hors de toute réalité. Sous une pluie de confettis on peine déjà à les voir partir. Fort heureusement pour nous ils reviendront une dernière fois pour un Wake Up en bord de scène qu’on est pas prêt d’oublier ! Le rendez-vous pour le prochain concert est déjà pris !

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Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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