Ils auront pris leur temps les anglais de Wave Machines pour sortir ce deuxième album. Plus de quatre ans, certainement nécessaires pour digérer le succès du formidable et inoubliable “Wave If You’re Really Here”, album qui avait consacré les quatre garçons de Liverpool comme grands espoirs de la pop alternative anglaise.

Ce qui frappe dès la première écoute, c’est le ton beaucoup plus intimiste et finalement plus calme de ce “Pollen”. Chaque titre semble s’éloigner un peu plus de tubes en devenir comme l’étaient avant I Go I Go I Go ou encore Keep The Lights On. Un sentiment qu’explique très clairement Tim Bruzon, leader de la bande : “À l’époque de Wave If You’re Really There, nous arrivions de nulle part, personne ne nous connaissait. Du coup, j’avais l’impression que le groupe se ferait davantage connaître en déployant un son très pop, très énergique et accrocheur. Maintenant que le groupe a une petite renommée, j’ai voulu prendre la liberté d’aller vers quelque chose de plus sombre, de plus intense. J’avais envie d’un album qui serait comme un long voyage.”  (extrait des Inrocks)

Un second album plus intimiste et profond donc. Et autant dire que le pari est plus que réussi, avec des titres véritablement somptueux, comme Counting Birds au refrain impeccable, Blood Will Roll au rythme insensé et bien entendu Pollen titre éponyme ô combien touchant lorsque l’on apprend qu’il évoque la disparition de travailleurs chinois pris au piège par la vase dans la baie anglaise de Morecambe en 2004. Un titre magnifique, qui nous refait automatiquement penser à leur ballade Punk Spirit, toujours et encore bien au chaud dans notre iPod.

Plus les titres défilent, plus ce nouvel opus apparaît comme un vrai petit bijou, contenant de véritables perles très travaillées qui vous rentreront immédiatement en tête pour ne plus vous quitter (Unwound, Gale). Pour les fans de la première heure, rassurez-vous, ce qui avait fait le charme et l’originalité des anglais est toujours bien présent. I Hold Loneliness et surtout III Fit en sont l’exemple probant ; on repense immédiatement aux Wave Machines des débuts, avec ces sons electro si particuliers à la fois funky et dansants. Pas surprenant alors que ce dernier titre ait été choisi pour incarner leur nouveau single.

Un deuxième album plus sombre, plus simple, sans artifices, mais plus accompli aussi. Très loin des groupes électro pop made in England qui fleurissent un peu partout chaque année, la vraie force des Wave Machines est de s’être démarqués dans un paysage musical finalement assez formaté ; impossible alors de ne pas évoquer le parcours d’un groupe qui semble leur ressembler de plus en plus : Hot Chip. La musique des Wave Machines est unique et devient en ce sens inévitable.

A.

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