Après avoir créé la sensation à Cannes, Pride s’attaque désormais à la France entière ! Une comédie anglaise qui mérite vraiment d’être vue.
Eté 1984 – Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d’un minibus pour aller remettre l’argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.
Si vous avez aimé Billy Elliot, Good Morning England ou The Full Monty, ce Pride est fait pour vous ! Pride c’est effectivement l’histoire d’une lutte contre un pouvoir et contre des injustices. À sujet fort il était compliqué de se planter me direz-vous. Pas forcément puisque trop de pathos ou de complaisance auraient donné au film un goût amer. Ici, le réalisateur habile va jouer avec brio sur cette corde sensible sans aucune complaisance. On cherchera à raconter une histoire (bien belle soit dit en passant) sans forcément alourdir ni les propos ni la mise en scène.
De là s’échappe une formidable ode à la vie qui donne envie de renforcer ses croyances en l’humanité. Oubliez ces histoires de loup, L’homme est bon pour l’homme et main dans la main ils peuvent faire de grandes choses. Quelle émotion alors de voir des mineurs du fin fond de l’écosse accepter l’aide puis tendre la main à une bande d’homosexuels hauts en couleur ! Belle leçon de solidarité à une époque où les fondamentaux de la France sont constamment remis en question… Au point où on oublie parfois leur essence propre.
Si on rit souvent et que certaines scènes resteront vraiment dans les mémoires, c’est l’émotion en fil rouge qui nous aura le plus marqué. D’un jeune adulte qui ne peut pas avouer à ses parents son homosexualité à un plus âgé injustement rejeté par sa mère en passant par un mal incurable qui commence à ronger tout autour de lui (j’ai nommé le SIDA) il y a dans ce Pride beaucoup de cruauté. Une cruauté qui nous aura parfois frappé tellement fort au visage que quelques goutes d’eau auront atteint nos yeux… Dommage par contre que cette solitude et cette violence passent un peu au second plan et ne soient que survolées. Pas sûre que les spectateurs retiendront cet aspect la du film…
Ode à la tolérance, Pride fait partie de ces petits films qui donnent envie de s’engager pour une cause et de se battre pour faire avancer les choses. Évidement main dans la main avec d’autres personnes avec qui d’apparence nous n’avions rien en commun !