Après la très bonne surprise du premier opus signé Rupert Wyatt, nous voilà de retour sur la Planète des singes. Un affrontement qu’on attendait forcément impatiemment !
Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
Nous voilà donc de retour dix ans plus tard. Evidemment les choses ne se sont pas arrangées, bien au contraire, et on se retrouve au coeur d’un survival dans lequel une poignée d’individus tente de préserver la race humaine. Si la fièvre a tué une grande partie de la population, il reste une poignée d’Hommes prête à se battre. Dans un no-mans land, les singes se sont installés et sont désormais gouvernés par César. Chacun gère désormais son quotidien mais ce fragile équilibre bascule quand es humains croisent la route des singes. La peur de l’autre va devoir être oubliée : un barrage capable de rétablir le courant dans San Francisco se trouve dans le territoire des singes !
Il nous aura fallu quelques bonnes minutes pour rentrer dans le film. Une ouverture muette dans laquelle les singes se “parlent” en langage de signes, une caméra qui tourne pour nous montrer que les singes sont bien nos ancêtres… voilà une entrée en matière bien hasardeuse. On aura même eu peur que les singes ne prononcent jamais le moindre mot ! Il faudra attendre la rencontre entre un singe et un humain pour qu’on ressente enfin quelque chose. Dès le moment où les humains négocient leur entrée au barrage on n’aura alors plus décolléde l’écran.
Tout simplement d’abord parce que la Planète des singes : l’affrontement est une formidable ode à l’acceptation de l’autre. Ici, on ressent de la peur de part et d’autre et les efforts faits pour aller vers son prochain sont un exemple d’intelligence et de tolérance. Singes, Hommes, qu’importe alors ! Dans un monde actuel en pleine crise, ce genre de film fait du bien et redonne espoir que tous les peuples peuvent cohabiter. Un échange de livre entre un adolescent et un primate, un bébé singe qui ignore tout de la rivalité ou un homme prêt à tout pour sauver César seront de très beaux moments à vivre chargés d’émotions.
Si les relations entre les singes et les hommes nous auront clairement séduites, c’est surtout grâce au tour de force du réalisateur qui parvient à se passer de James Franco pour une nouvelle histoire d’amitié qui est loin d’être ridicule. Andy Serkis, plus humain que jamais, nous aura donné la chaire de poule dans ses doutes et hésitations d’un leader qui doit jongler constamment entre une agressivité nécessaire à la survie de son peuple et son éducation pacifique. Jason Clarke et Keri Russell parviennent à donner au film beaucoup de tendresse et de tolérance.
Evidemment, l’action n’aura pas été en reste ! Comme lors des origines, la Planète des singes se révèle être un excellent blockbuster très bien réalisé. On sent l’angoisse et l’oppression mais on en prend aussi plein les yeux pendant plus de deux heures ! Bien qu’on ressente un équilibre fragile et que la situation puisse basculer d’un côté comme de l’autre, il aura manqué au scénario une écriture plus fine. On vous met au défi d’être surpris une seule fois dans ce film dont les ficelles sont trop visibles et le dénouement vraiment trop prévisible. La musique trop présente n’aidant clairement pas à brouiller les pistes…
Quoi qu’il en soit, on aura passé devant ce deuxième opus préquel un très bon moment. Un très beau film sur la tolérance malgré sa noirceur et les augures plus que sinistres qu’annoncent le troisième volet.