Alors qu’elle nous avait explosé le cœur avec son magnifique et dramatique Franky Knight, Émilie Simon revient cette année avec Mue.

Pour tout vous avouer il nous aura fallu une bonne dizaine d’écoutes pour finalement entrer dans cet album. D’abord parce qu’on avait encore en tête les ballades mélancoliques de Franky dont on attendait peut être un peu naïvement la suite… Et à l’écoute de Mue force est de constater qu’on se rapproche plus d’une Émilie Simon avant Franky Knight. Il faudra attendre le dernier morceau et une reprise de Wicked Game pour retrouver la sensibilité à fleur de peau d’Emilie Simon ! L’album en est-il pour autant raté ? Loin de là !

Mue surprend déjà par sa musicalité. Aucun morceau ne sera pareil. Jouant sur tous les fronts, Emilie Simon livre un album fleuve alternant sans arrêt entre performance vocale et délicatesse. Quand sa voix devient fluette sur The Eye of the Moon, on remet une guitare sèche en principal accompagnant. Quand elle envoie des notes tout là haut, sur Encre par exemple, ce sont les violons et les cuivres qui lui répondent. Un équilibre génialement trouvé qui n’en finit plus de nous éblouir ! Et Émilie Simon ne serait pas Émilie Simon si son album ne baignait pas dans une profonde modernité. Plus éclectique, furieux et rythmé, Mue sonne alors comme la réponse à Big Machine pratiquement chanté qu’en anglais !

Oui car ici, la jolie française revient aux sources avec un album en français (ou presque). Là, on peut alors profiter de la douceur de ses textes. Bizarrement on ne peut pas s’enlever son “sweet Franky” de la tête et on interprète les chansons ainsi. Sur Les étoiles de Paris qui sonne comme une ode à un être aimé désormais absent, on laisse les frissons nous parcourir en comprenant qu’il y a eu un avant Franky Knight et un après… Aux premiers abords un peu joyeux, Mue se révèlera profondément mélancolique écoute après écoute.

Si album s’écoute en boucle sans jamais lassé, c’est grave à sa richesse musicale. On sortira quand même quelques favoris, Larmes, qui derrière sa mélodie bizarrement joyeuse cache une profonde détresse. Perdue dans tes bras sonnerait alors comme un retour à la vie amoureuse, enfin plutôt comme une tentative vouée à l’échec… Amoureuse et malheureuse. Quand aux Amoureux de minuit il pourrait directement se trouver sur la BO de la délicatesse… Difficile alors d’en sortir indemne !

Vous l’aurez compris, Mue est un album qui s’écoute dix fois avant de se laisser apprivoiser. Ne laissez pas une première impression vous arrêter et poursuivez la découverte : un trésor y est caché !

Author

Cinéphile aux lacunes exemplaires, mon coeur bat aussi pour la musique, les chaussures léopard et les romans de Bret Easton Ellis. Maman de 2muchponey.com, niçoise d'origine, parisienne de coeur, je nage en eaux troubles avec la rage de l’ère moderne et la poésie fragile d'un autre temps. Si tu me parles de Jacques Demy je pourrais bien t'épouser.

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