S’il y a bien un album que l’on attendait c’est bien celui-ci ! Seulement deux ans après “Suck It and See” les Arctic Monkeys sont déjà de retour avec “AM”. Deux lettres qui pourraient signifier Absolument Magnifique.
Dix ans que l’on côtoie ces quatre garçons dans le vent et au cours de notre relation, aucune déception ni tromperie n’est à déclarer. Les jeunes anglais, qui ont pratiquement grandi avec nous, n’ont jamais fait de fausses notes et aligné quatre albums de qualité pratiquement équivalente. Rares sont les groupes aujourd’hui qui pourraient en dire autant… Toujours aussi efficace en studio et toujours aussi fougueux sur scène, la bande à Alex Turner sait y faire et va nous démontrer avec “AM” tout l’étendu de son talent.
A la première écoute le constat établi après “Suck It and See” est confirmé. Arctic Monkeys n’est plus le groupe garage qui a fait son succès mais a évolué et vraiment muri. Les cheveux laqués et les cuirs d’Alex Turner précisent cette tendance : le petit rocker de Sheffield est un crooner, un vrai. Do I Wanna Know en est le parfait exemple et ouvrira l’album de la plus belle des manières pour faire de ce titre un futur classique, c’est certain. Difficile alors de se défaire de ce morceau jusqu’au très évocateur Why do you only call me when you high ? ballade glauque bien qu’entrainante au cœur de la nuit.
Si on retrouve rapidement l’ombre de Favourite Worst Nightmare ou de Whatever People Say I am, That’s What I’m not sur certains morceaux comme R U Mine ? ou Arabella, la motivation des Arctic Monkeys semble avoir bien changé et vu comment le tournant s’opère on ne pouvait rêver mieux. Le groupe s’élevant petit à petit et trouvant sans doute grâce à “AM” un nouveau public, moins jeune, plus adulte mais toujours impressionné par la capacité des anglais à passer d’un rythme à un autre. De morceaux très dansants comme I want it all ou Snap Out of It on se retrouve avec des ballades (No.1 Party Anthem, I Wanna Be Yours) qui auraient très bien pu figurer sur la BO de “Submarine”. Les Arctic Monkeys ayant trouvé la formule magique pour réaliser un album d’une richesse folle qui marie tous les rythmes et embrasse tous les styles. On ressort de là complètement fasciné, totalement incapable de changer d’univers. Alors on laisse l’album en repeat et on se laisse porter jusqu’à ce qu’il ne nous quitte plus. Le cinquième opus des anglais grandissant en intensité évidemment écoute après écoute.
Virage confirmé, les Arctic Monkeys de Brainstorm sont bien loin, mais la transformation fut bénéfique. On attend de voir comment la bande à Turner va gérer ça sur scène mais d’ici là une chose est sure : Arctic Monkeys est mort vive Arctic Monkeys !!