Après un premier épisode moyen, Percy Jackson s’offre une deuxième aventure sur grand écran. Cette fois-ci pas de Chris Colombus aux commandes ni de voleur de foudre à retrouver mais une Toison D’or qui ne doit pas tomber dans de mauvaises mains… Percy Jackson parviendra-t-il à devenir le Harry Potter américain ?
Percy Jackson ne sent pas vraiment l’âme d’un héros. Même s’il a déjà sauvé le monde, ce demi-dieu se demande si ce n’était pas tout simplement un coup de bol extraordinaire. Lorsqu’il découvre que son demi-frère est un monstre, il commence même à penser qu’être le fils de Poséidon est peut-être une malédiction. Mais il ne va pas avoir le temps de méditer sur le sujet car la barrière de protection divine qui protège le Camp des Sang-Mêlé est attaqué par une horde de monstres mythologiques, menaçant de détruire le sanctuaire des demi-dieux. Pour sauver leur seul refuge, Percy et sa bande doivent se lancer à la recherche de la légendaire Toison d’Or.
Leur périple va les conduire dans une odyssée à hauts risques sur les eaux inexplorées et mortelles de la Mer des Monstres, plus connue des humains sous le nom de Triangle des Bermudes. Ils devront faire face à d’incroyables créatures fantastiques : d’un taureau mécanique cracheur de feu, à des créatures des mers terrifiantes, en passant par des cyclopes géants. Et même d’autres demi-dieux à la loyauté douteuse… Les enjeux sont plus importants que jamais : si Percy échoue, le Camp des Sang-Mêlé disparaîtra à jamais et l’Olympe s’effondrera.
Après avoir bien souffert devant Percy Jackson et le voleur de foudre, on redoutait un peu ce second épisode. Il faut dire qu’en matière de films d’aventure pour enfants/ados on avait vu bien mieux. En ayant cependant en tête que le premier Harry Potter était très moyen, on a quand même tenté le coup et on est parti vogué sur la mer des Monstres. Croyez-moi, on aurait mieux fait de rester au port !
Il nous aura pas fallu bien longtemps pour soupirer devant ces nouvelles aventures de Percy Jackson. Là où Chris Colombus avait tenté d’amorcer une nouvelle saga en y baptisant les bases, Thor Freudenthal, vient tout balayer d’un revers de manche. Exit la psychologie des personnages et place au néant. Vous trouviez le personnage d’Annabeth intéressant, découvrez Annabeth en potiche inutile et pièce rapportée. Inventez un frère cyclope à Percy et oubliez tout l’aspect émotionnel de cette nouvelle relation… Voilà comme le réalisateur voit les choses et c’est une bien triste nouvelle ! Devant ces personnages écrits sur un post-il à la va-vite on ne ressent alors ni empathie ni admiration. Et si Percy et sa bande pouvaient mourir noyer au fin fond du Triangle des Bermudes cela ne nous ferait ni chaud ni froid…
Au delà de ce scénario affligeant, c’est tout l’aspect film d’aventure qui est négligé ici. On suit des péripéties sans passion et on attend qu’une se termine pour voir la suivante arriver. Thor Freudenthal ne prenant pas une seconde pour arriver à quelque chose de réussi sinon de correct. Pas une seule fois on a peur pour nos héros et pas une seule fois on se dit que quelque chose pourrait déraper. Percy Jackson devient alors tellement répétitif qu’il en ressort lassant, limite épuisant. On n’en demandait pourtant pas beaucoup si ce n’est de nous divertir un minimum.
Qui dit film au rabais dit forcément budget assez limité qui transparait à chaque plan. Des décors qui font fake, des monstres à peine crédibles et un fond vert qui transparait presque systématiquement nous feront nous demander pourquoi donc ce deuxième opus a été mis en chantier. On ajoute à cela une 3D inutile qui ne sert qu’à éclairer un univers en carton pâte et on a sous le nez une des pires choses vues au cinéma en 2013.
Si le premier opus restait regardable grâce à des guests bien sympas (Pierce Brosnan, Uma Thurman, Rosario Dawson) ici on perd tout le prestige et on va piocher parmi bons nombres de presque anonymes (Anthony Head, Stanley Tucci, Nathan Fillion) qui ont, à coup sur, accepter le rôle en échange d’un petit chèque… On est alors consterné devant ce spectacle qui n’intéresse ni les acteurs, ni le spectateur et encore moins le réalisateur ! Ce qui est dommage quand on pense à quelques bonnes idées ici et là qui nous auront fait sourire (chanter It’s A Small World dans un parc d’attraction fantôme, ou retrouver Hermes à la tête d’UPS…). Il aurait sans doute fallu aller plus dans ce second degrés là.
Ni passionnant, ni envoutant et jamais marrant ou presque, ce Percy Jackson nous aura fait mal à notre mythologie. Si on est navré du spectacle on est carrément énervé quand un cliffhanger assez facile vient clôturer cette débâcle en nous assurant d’un troisième opus. Une chose est sure, de notre côté on en a bien fini avec Percy Jackson !