Il y a maintenant un an, nous avions pris le pari que Granville serait l’une des grandes révélations de notre chère chanson française. Force est de constater que nous ne nous étions pas trompés ! Le groupe originaire de Caen fait désormais partie de ces groupes références d’une certaine nouvelle vague française amorcée par Mustang, Aline ou encore La Femme. En un an, les normands auront très vite et surtout très bien grandi en passant de l’ombre à la lumière de manière fulgurante avec une tournée triomphante et la sortie de ce premier album “Les Voiles”.
Avec Granville, nous partons à l’aventure d’une chanson française pas comme les autres, empruntée aux yéyés tout en s’appropriant les codes de la pop californienne à la Best Coast, ou bien sûr The Drums (bon, même si ces derniers sont de Brooklyn). Le quartet originaire de Caen réussit le pari fou de faire de notre chère Normandie le nouveau cool, la Californie à la française. Dès les premières notes, la plage et les vents chauds ne sont pas loin, lorsque résonne cette voix si spéciale qui donne tout le caractère de la musique des Granville. Une voix incarnée par Mélissa Dubourg, au timbre résolument rétro, mélancolique et plein de fausse naïveté.
Capables de nous sortir des titres aux refrains déjà cultes (Le Slow, Jersey) mêlés d’un shoegaze savamment orchestré (Les Voiles, Nancy Sinatra, Les Corps Perdus), Granville nous promet toujours des mélodies romantiques inoubliables (Polaroid, Adolescent, Tic Boum). Chaque morceau est court et en ce sens très efficace ; parfois enfantin mais toujours très touchant et diablement bien écrit. On se perd littéralement dans ces paroles évoquant l’amour, la séduction, les souvenirs d’enfance.
“Les Voiles” respire le soleil, l’air marin, l’amour et la nostalgie. “Leur Hawaï à eux” comme ils aiment l’appeler. Un album déjà proche de la perfection pour un groupe pourtant tout jeune, dont l’arrivée de l’été ne devrait qu’accroître son succès. Certainement ce qui est arrivé de mieux à la chanson française ces derniers mois.
A.