Lower Dens est un groupe que l’on pourrait qualifier d’intello. De part sa musique bien entendu, complexe et fascinante à la fois. Mais surtout de part la démarche entreprise par le groupe avec ce nouvel album Nootropics. Les cinq membres originaires de Houston expliquent ainsi vouloir “regarder l’Histoire humaine et analyser ses schémas, pour passer à sa prochaine étape le plus aisément possible”. Perchés les amis Lower Dens ? Pas si sûr, il suffit de lire cette interview des Inrocks pour se rendre compte qu’ils ont la tête plutôt bien faite ; plus que de la musique, Nootropics serait alors une sorte de procédé spirituel.
On se mets alors à écouter leur second album, prêt à vivre une expérience. D’entrée avec “Alphabet Song”, la voix androgyne de Jana Hunter nous saisit ; une voix semblant sortir d’une profonde noirceur qui n’est pas sans rappeler le timbre de Victoria Legrand du duo Beach House. Mais c’est véritablement “Brains” qui va s’imposer comme le grand morceau de cet album. D’une obscurité glaçante avec cette montée en puissance qui semble ne jamais s’arrêter. Impressionnant.
La musique de Lower Dens est profonde et grave, emplie d’une grande classe qui vous fera vivre un vrai voyage onirique où on y voit la vie en noir & blanc. Ennuyeux pour certains, il faut accrocher c’est sûr, mais comment résister à ces refrains impeccables comme sur “Propagation” ou “Nova Anthem” ? Les rythmes et cette batterie simple et entêtante sont également la clef de cet album. On pense aux grands débuts du shoegaze de Radiohead et au rock fragile d’Atlas Sound. “Lamb” est ainsi un magnifique morceau sous fond d’espoir quand “Candy” nous rappellera également nos chouchous de Chromatics, un clavier en moins.
Au final, Lower Dens nous livrent un album complexe et sincère, qui explorera votre subconscient. A l’image de leur pochette d’album, “Nootropics” se veut psychédélique et obsédant. Une vraie réussite.
A.