Plus de 10 ans après Scream 3, Wes Craven revient en force avec ce nouveau volet du célébrissime «GhostFace». L’attente des fans fut très longue et pour cause ! Le réalisateur américain a su créer un véritable genre, à mi chemin entre film d’épouvante et film comique. Une sorte de parodie de film d’horreurs. Une saga de slashers devenue totalement culte. Reste à savoir ce que nous réserve ce nouvel opus.
10 ans se sont donc écoulés depuis les effroyables meurtres commis par GhostFace. Sidney Prescott est parvenue à tourner la page mais c’est avec une certaine appréhension qu’elle retourne à Woodsboro pour la sortie de son premier roman. Elle y retrouvera sa cousine Jill, ainsi que le duo de choc Dewey et Gale. Mais ces retrouvailles seront de très courtes durées, car Ghostface est de retour…
Scream 4 reprend donc totalement la suite des épisodes précédents. Même ville, mêmes personnages… 10 ans après. On prend d’ailleurs un certain plaisir à les retrouver, et à voir comment ils ont grandis et évolués face à ces épreuves. Comme à son habitude, Wes Craven surprend et reprend tous les éléments qui avaient fait son succès : mises en abîme, campus américain ensoleillé, belles étudiantes, et le fameux téléphone qui sonne sans cesse.
Le début du film donne tout de suite le ton, et présage du meilleur. Si on rit beaucoup du grotesque des scènes de crime, de la bêtise des protagonistes et des clichés qui vont avec, on est néanmoins toujours surpris et dans une angoisse constante. Qui seras la prochaine victime ? A quel moment va t-il encore frapper ? Quelle mise en scène machiavélique a t-il organisé ? Qui est-il ? On est tenu en haleine du début à la fin. Au final, bien que l’on pressente l’issu fatale de certaines scènes, on ne peut pas s’empêcher de sursauter et de fermer les yeux à la vue de scènes plutôt gores.
Comme à son habitude, Wes Craven prend plaisir à reprendre les clichés et à se moquer des films d’horreurs. Et cette fois ci, il est aidé par un scénario et des personnages qui eux aussi tournent en dérision ces mêmes types de films. Ainsi, personne ne semble croire au retour de “GhostFace”, et les personnages s’amusent même entre eux à faire des blagues macabres. Ainsi, la dérision n’est plus suggérée, elle est clairement exprimée et est au cœur même de ce nouvel opus. Il en ressort une très agréable sensation, comme si Wes Craven avait pris énormément de plaisir dans la réalisation de ce quatrième volet.
Scream 4 est un véritable hommage au film de genre. Tout le film est ponctué de références cinéphiles : énumération de films d’horreur, affiches présentes dans les chambres des ados, Dvdthéque remplie de slasher… On ira même jusqu’à voir des passages de Shaun of the Dead ou alors des premiers Scream.
Le film est très rythmé, on ne s’ennuie jamais. Peut être dû au nombre impressionnant de victimes… Malgré le ton que l’on sait humoristique, l’ambiance est oppressante. Et c’est bien là la force du film, savoir jongler perpétuellement entre l’horreur pure et le grotesque. Même sans grande surprise, le film a son lot de twists. On retiendra le joli twist final, mais on ne vous en dira pas plus…
Le film met en avant un problème d’actualité, à savoir la recherche de reconnaissance chez les jeunes. Wes Craven exploite à fond ces problèmes identitaires auxquels peuvent être confrontés les ados. On parle ainsi beaucoup de facebook, twitter, X Factor… Cela replace l’ensemble dans son contexte, et fait plutôt froid dans le dos.
Au final, Wes Craven réussi totalement son coup. Certes, il ne réinvente pas le genre, mais après tout ce n’est pas ce qu’on lui demandait. On est en plein dans l’univers de Scream, et c’est plutôt un très bon volet ; surtout après l’assez décevant Scream 3…
10 ans après, la saga n’a pas perdu de son mordant. C’est tour à tour excitant, flippant, et à mourir de rire.
M. & A.